27.9 C
Dzaoudzi
mardi 30 avril 2024
AccueilEducationChants stridents de cigales au pied du vice-rectorat

Chants stridents de cigales au pied du vice-rectorat

Deux accessoires indispensables pour cette manif du 5 février : un parasol et un sifflet. Un volume sonore pour atteindre les fenêtres du vice-recteur, et protester sur les conditions de travail et indemnitaire des enseignants.

Les deux seuls points communs entre la mobilisation locale et l’appel national, sont la date, du 5 février, « et un ras le bol des prises de parole de Macron qui faut semblant de nous entendre ».

En métropole, la CGT est à l’origine de la mobilisation qui touche plusieurs secteurs publics. Et à Mayotte, le mot d’ordre a été relayé par l’éducation nationale qui avait mobilisé le premier et le second degrés par le biais d’une intersyndicale. Difficile de donner un chiffre, avec des groupes éparpillés sur les rares zones d’ombre, mais les enseignants ont globalement répondu à l’appel, même si un décompte par syndicat ne va pas bien loin. « C’est une manifestation satisfaisante de l’Education nationale, avec une configuration différente de la métropole, mais avec le même objectif de dénoncer la politique de Macron », traduit Henri Nouri, SNES- FSU.

Les revendication habituelles reviennent sur le devant de la scène : prise en compte de l’ancienneté générale des services pour les agents ayant débuté à la collectivité de Mayotte, Indemnité générale des services, indexation à 53%, moyens insuffisants en Réseau Education Prioritaire (REP) : « A la suite du mouvement de mars, les promesses n’ont pas été tenues, notamment sur les moyens supplémentaires en poste dans les collèges. Nous comptons 27 élèves par classe, c’est 3 de plus que la moyenne de REP ».

Des classes surchargées et surchauffées

Henri Nouri (SNES-FSU), Quentin Sédès (CGT Educ’action), Rivo (SNUipp-FSU), devant le vice-rectorat

Une surpopulation scolaire également dénoncée par un petit groupe de stylos rouges, ce pendant des gilets jaunes avec signature Education nationale, « mais nous comptons aussi des assistantes sociales, des infirmières… Nous sommes une organisation apolitique et asyndicale, mais sans action à la marge pour autant, toutes les voix contestataires sont bonnes à prendre », rapporte le syndiqué et bicolore Antoine Dutarte, vêtu d’un gilet jaune, son stylo rouge à l’oreille. Il défend les conditions de travail des enseignants et des élèves : « Il faut des points d’eau pour les élèves, et des clims. On termine les trois heures de cours en nage, crevé de fatigue, non pas par les élèves qui sont vraiment sympas ici, mais par la chaleur. » Un sous équipement qu’on pourrait comparer avec une absence de radiateur dans des classes en métropole.

Ils appellent aussi à un enseignement en shimaoré dans les petites classes, pour contrer l’échec, « seuls 2% des élèves réussissent après leur départ de Mayotte ». Sur ce sujet, rappelons qu’un support pédagogique, figeant une grammaire et une orthographe, et demandé par le vice-rectorat, a été produit fin 2018.

Mélopée pour le vice-recteur

Stylos rouges et Gilets jaunes

Devant le portail du vice-rectorat, en fermant les yeux, on revivrait presque un été brûlant du côté de Hyères en Méditerranée, avec des cigales déchainées… Au point que certains n’avaient pas hésité à se visser des boules Quies dans les oreilles.

A côté des enseignants, peu d’autres secteurs de la fonction publique, en dehors d’un petit effectif du Centre pénitentiaire de Majicavo, « nous sommes là en réponse à l’appel national ».

Entre deux vagues de sifflets, Rivo, secrétaire départemental du SNUipp-FSU, parvenait à se faire entendre, « certains allocations familiales sont toujours à 25% du droit commun ici. Et alors que nous demandons toujours la même indexation de 53% qu’à La Réunion, le président Macron s’interroge sur la pérennité des surrémunérations ».

Jeu de mot scato sur l’influence de la finance

Des mesures de justice qui ne seront pas évoquées en audience au vice-rectorat, confie Henri Nouri, « nous avons rencontré le vice-recteur hier, il n’y a pas d’évolution à attendre sur ces sujets. Nous devons continuer à revendiquer, mais nous ne savons pas sous quelle forme. Nous allons décider tous ensemble. »

Lors de la sortie d’une voiture de police du vice-rectorat, quelques enseignants ont bien tenté de forcer le portail, mais repoussés par les forces de l’ordre.

Anne Perzo-Lafond

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...