Le préfet Dominique Sorain promet “de la transparence” dans les constructions. Cela ne veut pas dire que les écoles et logements seront en briques de verre, mais bien que les dépenses publiques annoncées dans le plan pour Mayotte l’année dernière, seront mises à disposition des entrepreneurs. Une visibilité utile après une année jugée morose sur le plan économique.
Ce comité, appelé Haut conseil de la commande publique, réunit de nombreux acteurs, de l’Etat, du Département, des communes et du privé. Son but est selon Dominique Sorain de “donner un éclairage sur l’ensemble de la commande publique, l’objectif est de réunir les représentants des collectivités de façon à présenter l’état de la commande publique sur le territoire. Concrètement, c’est dire ce qui va être réalisé.”
Partant du principe que la commande publique joue “un rôle directeur dans l’activité économique”, en parler autour d’une table “donne un éclairage aux entreprises en termes de programmation de travail”. “Le gros souci des acteurs du BTP était de ne pas savoir de quoi le lendemain serait fait, la mise en place du haut conseil est une réponse à leurs préoccupations”, complète Mohamed Ali Hamid, président de la CCI, nommé par le préfet à la tête du haut conseil. “Le développement de Mayotte est fortement lié à la commande publique” poursuit-il. “Nous avons besoin d’infrastructures pour nous développer dans de bonnes conditions, et les entreprises de BTP ont besoin de visibilité. Les enjeux sont grands, les attentes sont fortes, ce Conseil est une nécessité pour décoller de ce marasme où nous sommes encore”.
Le Haut Conseil était une des annonces faites suites aux grèves de 2018, le point 45 plus précisément.
Il “précède la signature en avril du premier contrat de convergence à hauteur de 1,5 milliard d’euros” indique Soibahadine Ibrahim Ramadani, président du Conseil départemental. Au total, ce sont 1560 millions d’euros qui doivent être investis à Mayotte en 4 ans, principalement dans des équipements. Le gros des travaux portera sur les constructions et rénovations scolaires (450 millions d’euros), les constructions de logements (400 millions) et dans une moindre mesure, l’hôtellerie (40 millions).
L’hôpital tient une bonne place dans les investissements annoncés avec une enveloppe de 200 millions.
En parallèle, la SIM, société immobilière de Mayotte, qui accueillait en ses locaux ce Haut conseil, prévoit de dépenser 100 millions d’euros chaque année pendant 10 ans pour la construction de logements à Mayotte.
Cette réunion de plusieurs heures qui se voulait “un lieu d’échanges et de solutions” a tenu ses promesses. Ainsi, Pierre Sadok, vice-président du syndicat des architectes a-t-il soulevé une difficulté pour ses confrères à participer aux commandes publiques. En raison d’un bug informatique, il leur est impossible de se mettre à jour de cotisations à la CSSM, or cela implique d’être exclu des marchés publics. Problème résolu depuis peu, informe Carla Baltus qui invite les professionnels indépendants concernés à se rapprocher de la CSSM.
Pour le grand public, les investissements engagés depuis l’annonce du plan pour Mayotte sont communiqués sur le site transparenceoutremer.
Y.D.
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