Un décret du 24 avril dernier a créé ce poste de délégué. Cette nouvelle fonction ministérielle fait suite au passage de l’ouragan Irma et la création d’un poste de délégué territorial reconstruction de délégation interministérielle à la reconstruction des îles Saint Barthélémy et Saint Martin du ministère des Outremer, occupé jusqu’alors par M. Mortier. Du même coup, le décret du 24 avril prévoit la suppression de cette fonction.
« La nomination de Frédéric Mortier, comme délégué interministériel aux risques majeurs outre-mer, est un pas important dans la construction de la Trajectoire Outre-mer 5.0, et notamment dans l’accomplissement de l’objectif Zéro vulnérabilité aux changements climatiques, qui vise spécifiquement à réduire la vulnérabilité de nos territoires ultramarins » appuie Annick Girardin par voie de communiqué.
A Mayotte, cette nomination entre en échos avec le passage du cyclone Kenneth les 24 et 25 avril dernier, dont les dégâts causés n’ont été que superficiels dans le département, contrairement au reste de l’archipel des Comores.
Frédéric Mortier aura également pour mission spécifique d’améliorer « la connaissance et de la préparation face aux séismes qui frappent les fonds marins de Mayotte depuis mai 2018 », précise le ministère des Outre-mer.
Frédéric Mortier, âgé de 54 ans est ingénieur en chef des ponts, des eaux et des forêts. Il a notamment occupé le poste de directeur de l’établissement public du parc amazonien de Guyane.
La rédaction
Communiqué du ministère des Outre-Mer :
« Les récents événements climatiques ayant entrainé des catastrophes naturelles ont douloureusement rappelé la vulnérabilité des territoires ultramarins face à certains risques naturels intenses : cyclones, éruptions volcaniques, séismes, tsunamis, submersions marines… Ces risques se trouvent aggravés sous l’effet d’une concentration urbaine sur le littoral, de son anthropisation, de l’affaiblissement des récifs coralliens et des marais à mangroves, d’une forte vulnérabilité du bâti.
En plus de ces risques naturels, les territoires ultramarins peuvent être exposés à d’autres risques spécifiques nouveaux, telle que la prolifération des algues « sargasses » aux Antilles.
Pour faire face à ces enjeux spécifiques, et pour répondre à la spécificité de la gestion de crise en outre-mer, en raison de l’éloignement et de l’enclavement des territoires, le Gouvernement a décidé de nommer Frédéric Mortier délégué interministériel aux risques majeurs outre-mer pour une période de deux ans. Sa nomination aura lieu lors du Conseil des Ministres du 15 mai 2019.
Il sera chargé d’accélérer et renforcer les actions de prévention et de gestion des risques dans ces territoires, en particulier celles découlant du Livre bleu issu des Assises des outre-mer et présenté par le président de la République à l’été 2018.
Il travaillera en lien étroit et en appui des préfets et des collectivités locales, départements et régions d’outre-mer, dans une approche pragmatique, avec l’appui d’une équipe dédiée. Il se déplacera régulièrement dans les territoires concernés afin d’évaluer la coordination et la mobilisation des acteurs et de proposer des pistes d’amélioration.
Parmi ses priorités, le délégué pilotera plus particulièrement la mise en œuvre du plan séismes Antilles (PSA), qui vise à réduire la vulnérabilité des îles antillaises face aux séismes, ainsi que l’amélioration de la connaissance et de la préparation face aux séismes qui frappent les fonds marins de Mayotte depuis mai 2018. Il travaillera en lien étroit avec les professionnels et acteurs locaux afin de développer un aménagement et des constructions résilientes, en particulier face aux risques cycloniques.
Il sera également chargé de réfléchir aux mesures permettant d’améliorer le taux de couverture assurantielle qui reste trop bas dans les territoires d’outre-mer.
Bien que l’échouage massif de sargasses dans les Antilles ne puisse plus être considéré comme risque naturel imprévisible, le délégué interministériel sera également mobilisé dans la mise en œuvre du plan national de prévention et de lutte contre les algues sargasses, en vue d’améliorer la connaissance de l’origine de ce phénomène, renforcer les capacités de prévision et identifier des solutions pour valoriser les algues ramassées. »
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