En devenant Région Ultrapériphérique (RUP) de l’Europe en 2014, Mayotte a ouvert ses eaux à tout navire européen. Il n’avait pas fallu très longtemps il y a 5 ans, pour que les thoniers-senneurs européens, espagnol, bretons ou réunionnais, associés par contrats de pêche aux mauriciens ou aux seychellois, trainent leurs filets dans la zone. Ce qui avait valu une levée de bouclier des pêcheurs mahorais qui dénonçaient un risque d’appauvrissement de la ressource. Les compensations financières versées étaient dénoncées pour leur insuffisance.
En 2016, face à la raréfaction de la ressource en thon, la pêche industrielle s’était vue fixer des quotas sur l’ensemble de l’océan Indien, dont Mayotte.
Mai 2019, un nouvel accord est en négociation, nous apprend l’eurodéputé Younouss Omarjee, qui communique sur le sujet à la veille de ce week-end d’élection européenne : « La Commission européenne prépare un nouvel accord entre l’UE et les Seychelles qui prévoit l’accès des flottes seychelloises aux eaux de Mayotte. »
Il dénonce une nouvelle fois « le pillage des eaux mahoraise », en contrepartie d’une « contribution financière résiduelle comparée aux bénéfices réalisés et au volume de poissons pêchés ». Et accuse : « Par ces accords, les États européens qui ont épuisé leurs propres ressources halieutiques envoient leurs navires-usines détruire la biodiversité, ruiner les petits pêcheurs locaux tout en anéantissant toutes perspectives de développement des filières de pêche artisanales et côtières. »
Il appelle donc le gouvernement à refuser « tout accord allant à l’encontre des intérêts des Mahorais », et invite à les consulter.
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