« C’était horrible ! Des jeunes sont arrivés vers 21 heures ce dimanche soir, ils étaient une vingtaine. Cagoulés, masqués, armés de machettes, j’en avais la chair de poule ! ». Le conseiller départemental du canton, Sidi Mohamed, nous raconte sa soirée de dimanche, et s’interroge sur les causes de cette flambée de violence. « Il y a plusieurs causes. Ce sont des jeunes pour lesquels nous n’avons pas eu de réponses adaptées, c’est certains, mais surtout, on ressent comme une logique de reconquête de terrain par plusieurs bandes ».
Thierry Lizola, en charge du Bureau Partenariat Prévention de la Police nationale, abonde : « C’est un des seuls quartiers où il n’y avait pas de gilets jaunes. Certains jeunes se sont donc appropriés les lieux. Et maintenant que nous installons plusieurs dispositifs, de sécurité et de surveillance de proximité comme les ‘Maillots jaunes’, cela a provoqué chez eux une réaction épidermique, de rébellion ».
Nouveauté : le standard du commissariat envahi d’appels
Les deux hommes ne sont pas du tout persuadés qu’il s’agisse de règlements de compte entre bandes de villages différents : « Dire cela, c’est déresponsabiliser systématiquement un des deux villages. Or, certains de ces jeunes étaient de Passamainty », décrit Sidi Mohamed, qui souhaite que l’on travaille avec les familles des individus concernés.
La nouveauté, c’est que le standard du commissariat a été envahi d’appel ce soir là, « un signe que la population nous sollicite, et est derrière sa police. C’est une prise de conscience nouvelle », pour Thierry Lizola. Avec, autre fait nouveau, de nombreux témoignages pour permettre leur interpellation. »
Pour lui, les solutions sont dans la mise en place et dans la coordination des moyens existants, et en cours de déploiement dans ce quartier : « Les Groupes de Partenariats Opérationnels, les Maillots jaunes qui font un travail remarquable, la coordination entre la police municipale qui gère les abords des établissements scolaires, et la police nationale qui effectue des patrouilles. Et rendre ces mesures pérennes ».
Anne Perzo-Lafond
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