“Dans le cadre du plan de redressement de la situation budgétaire de la commune de Tsingoni, le préfet de Mayotte a adressé à la chambre régionale des comptes le budget primitif 2019 de la commune pour vérifier le caractère suffisant des mesures de résorption du déficit prises par la collectivité” indique la Chambre régionale des comptes.
Mais les comptes ne semblent pas avoir été redressés. “Dans son avis rendu le 2 juillet 2019, la chambre constate que le budget primitif de la commune se présente en déséquilibre, aussi bien en section de fonctionnement que d’investissement, avec un déficit cumulé de près de 4 millions d’euros”
Cette situation ” traduit une aggravation préoccupante du déficit d’une année sur l’autre et l’insuffisance des mesures de redressement arrêtées par la collectivité.”
Face à ce constat alarmant, “la chambre est donc amenée à proposer de nouvelles mesures de rétablissement de l’équilibre budgétaire au préfet de Mayotte, avec une économie de 530 000 € sur les charges de personnel, une diminution des indemnités versées aux élus (30 000 €) ainsi qu’une augmentation des taux de la fiscalité locale générant une recette complémentaire de l’ordre de 300 000 €”.
Le train de vie de la commune devra être considérablement réduit, au détriment des salariés. Mais des projets communaux vont aussi pâtir de ce rapport. “Considérant enfin que le déficit de la section d’investissement trouve son origine dans le sous-financement des opérations d’équipement, la commune étant dans l’incapacité d’apporter une part d’autofinancement, la chambre propose au préfet de reporter deux opérations non prioritaires, pour un montant total de près de 0,6 M€.”
Malgré tous ces efforts, cela ne devrait pas suffire anticipent les juges. “L’ensemble de ces mesures ne permet pas toutefois de résorber la totalité du déficit sur l’exercice en cours qui ne pourra s’effectuer que sur plusieurs exercices et à la condition que la commune assure la maîtrise de ses charges, notamment de personnel.”
Pour la CRC, seul un “véritable plan d’économies” sur les exercices 2020 à 2025 permettra d’éviter de devoir “augmenter chaque année la pression fiscale et de faire supporter au contribuable local l’absence de maîtrise de gestion”.
Si la municipalité suit à la lettre ces recommandations, leur mise en oeuvre risque toutefois de s’avérer des plus impopulaires à un an des municipales.
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