Depuis le début de l’année 2019, 56 cas de dengue ont été signalés sur le territoire dont seuls 8 sont des cas importés. Quelques cas isolés sont survenus dans plusieurs communes de l’île, mais la majorité des cas signalés sont regroupés dans les quartiers de Mamoudzou notamment à M’Tsapere, Doujani et Cavani. Afin de renforcer la mobilisation pour limiter les risques d’évolution vers une situation épidémique, l’ARS Océan Indien a déclenché le 2 juillet 2019 le niveau 2 A du plan arboviroses (2A = Identification d’une circulation virale modérée autochtone : apparition d’un ou plusieurs regroupements de cas ou de plusieurs cas sporadiques).
Les services de la lutte anti vectorielle de l’ARS OI interviennent systématiquement et de manière réactive dans les quartiers où les cas signalés sont domiciliés, afin : d’éliminer les gîtes larvaires, de réaliser des traitements insecticides autour des domiciles et de rechercher d’autres cas dans l’entourage familial et le voisinage.
La saison sèche est un facteur pouvant actuellement limiter la progression de la maladie du fait d’une densité moindre des moustiques vecteurs de la maladie mais les mesures préventives pour se protéger restent essentielles.
Contexte international
Une recrudescence des cas de dengue est observée depuis le début de l’année 2019 dans de nombreux pays d’Asie. C’est notamment le cas en Thaïlande où une épidémie de dengue sévit actuellement : le nombre de cas observé en 2019 est le double de celui observé au cours de la même période en 2018. Le Cambodge, le Laos, la Malaisie, les Philippines, le Viêtnam et Singapour sont également impactés. Dans certains de ces pays, la saison des pluies va commencer : il est donc à prévoir que le nombre de cas de dengue va continuer à augmenter.
Par ailleurs, des épidémies de dengue sont en cours en Tanzanie et en Côte d’Ivoire. Depuis le 10 juillet 2019, 10 nouveaux cas autochtones de dengue ont été signalés à Mayotte.
Face au risque épidémique élevé, l’ARS Océan Indien a activé, au début du mois de juillet, le niveau 2 du plan ORSEC de lutte contre les arboviroses, afin de renforcer la mobilisation et les mesures de lutte anti-vectorielle. Par ailleurs, durant cette période de vacances scolaires, propice aux déplacements, les autorités sanitaires rappellent aux voyageurs les gestes à adopter et appellent à la vigilance en cas de séjour dans un pays où circulent la dengue et le chikungunya.
La mobilisation de tous est donc indispensable pour contenir la circulation du virus sur l’ensemble du territoire mahorais.
Les bons gestes pour lutter contre la dengue
Geste n°1 : « Se protéger des piqûres de moustique » Les moyens les plus efficaces pour se protéger des piqûres de moustique sont d’appliquer des répulsifs cutanés et d’utiliser des moustiquaires pour les bébés et les personnes alitées. Le moustique porteur de la dengue est actif le jour et principalement le matin et le soir.
Geste n°2 : « Eliminer l’eau stagnante » Les moustiques se multiplient en pondant leurs œufs dans les récipients et objets contenant de l’eau. Pour lutter contre la prolifération des moustiques, il faut supprimer ces gîtes larvaires, ou les vider chaque semaine.
Geste n°3 : « Consulter un médecin en cas de symptômes » Les symptômes qui doivent conduire à consulter son médecin sont : – une forte fièvre – des maux de tête – des douleurs musculaires et/ou articulaires – une sensation de grande fatigue.
Le médecin pourra établir un diagnostic rapide et s’assurer d’une prise en charge adaptée pour limiter les formes graves. Si le moustique pique une personne malade, il devient contaminant et peut transmettre la maladie à une personne saine. C’est pourquoi, les personnes souffrant de la dengue doivent tout particulièrement se protéger des piqûres de moustiques.
Recommandations aux voyageurs
En cas de voyage dans un pays où les virus de la dengue ou du chikungunya circulent, les mesures de protection suivantes sont recommandées : Au départ vers une zone à risque :
Se protéger contre les piqûres de moustiques pour éviter de contracter la maladie pendant le séjour.
Consulter immédiatement un médecin en cas de symptômes. Au retour à Mayotte :
Consulter un médecin en cas d’apparition des signes de la maladie dans les 7 jours suivants le retour.
Continuer à se protéger contre les piqûres de moustiques dans les jours suivants l’arrivée pour ne pas transmettre la maladie.