La délinquance globale baisse de 1,3%. Si ce chiffre semble dérisoire, c’est que dans le détail, certains faits sont en augmentation.
Ainsi, les atteintes aux biens poursuivent leur baisse. En clair, il y a moins de vols à Mayotte. Les vols avec violence baissent aussi (-20%). On note ainsi -9% d’atteintes aux biens et – 30% de cambriolages. En revanche, les violences non crapuleuses augmentent et viennent contrebalancer cette baisse. Les trois grands volets de cette catégorie sont les violences sur la voie publique (caillassages et bagarres), les violences intrafamiliales (conjugales ou sur mineurs) et les violences sexuelles. Tous les trois sont en hausse, et cela s’explique. Pour le parquet de Mamoudzou, les victimes de violences sexuelles ont de plus en plus le réflexe de porter plainte. 39 faits supplémentaires ont été enregistrés. Les travailleurs sociaux qui œuvrent auprès des familles font aussi davantage de signalements qui déclenchent l’action judiciaire, ce qui tire les chiffres vers le haut.
Les événements de Passamaïnty ont eux aussi pesé dans la balance en augmentant la violence de rue. Ces mêmes violences émaillées de caillassages ont influé les statistiques des violences contre la police. Il y a moins de faits, mais plus violents.
Sur le front de la sécurité routière, la situation est inquiétante. Le nombre d’accidents et de blessés hospitalisés reste stable, mais le nombre de morts augmente. Six victimes ont été déplorées au premier semestre. Au 18 juillet, on en compte 9. “Ces types d’accidents auraient pu être évités” note le préfet Dominique Sorain. L’enquête a en effet montré que dans l’accident mortel survenu jeudi à Mtsamoudou, le drame est dû à la combinaison d’une vitesse excessive, de pneus lisses et de l’absence de ceinture de sécurité pour les deux passagers décédés. “On oublie souvent qu’on peut se tuer en étant passager à l’arrière, sans ceinture, dès 50km/h” regrette le préfet.
Les statistiques indiquent in fine une augmentation des accidents violents, qui va motiver dès ce week-end une réponse des autorités sous forme de contrôles accrus. Les gendarmes mobiles seront notamment de sortie pour contrôles les usagers de la route.
La lutte contre l’immigration clandestine à marche forcée
Sur le front de la lutte contre l’immigration clandestine, les chiffres donnent le tournis. Fin juin, la préfecture avait enregistré 14 000 reconduites à la frontière. Ce 18 juillet, on était à presque 16 000 expulsions. “Cet effort se poursuit et va s’amplifier” annonce le préfet, notamment grâce aux deux intercepteurs supplémentaires qui sont attendus. “Ce sont des chiffres jamais atteints, c’est une des conditions du retour à l’équilibre du territoire” estime le représentant de l’Etat. En tout cas l’objectif de 25 000 reconduites qu’avait exprimé la ministre Annick Girardin est en passe d’être largement dépassé d’ici la fin de l’année. Il faudra selon le préfet maintenir ce rythme “encore deux ans” pour voir s’il y a un effet par rapport aux arrivées.
Y.D.
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