C’est le 45e site français inscrit au patrimoine mondial de l’Unesco, l’organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture. Les Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) ont rejoint en juillet Notre Dame de Paris, le bassin minier du Nord-Pas-de-Calais ou encore le canal du Midi au Patrimoine mondial de l’Unesco. Y figurent aussi les lagons de Nouvelle Calédonie ainsi que les remparts et cirques de La Réunion.
Les TAAF, c’est un total de 672 000km² qui rassemblent “la plus forte concentration d’oiseaux marins au monde, la plus grande diversité d’oiseaux et mammifères marins, des paysages volcaniques prodigieux, des eaux riches et diversifiées” vante le magazine Sciences et Avenir. On y trouve aussi la plus grande réserve naturelle de France.
Si l’Unesco vient d’inscrire ces territoires français dénués d’habitants permanents à l’exception d’équipes scientifiques qui se relayent, c’est précisément en raison du caractère précieux et fragile de cet environnement, que l’Unesco décrit en ces termes :
“Les Terres et mers australes françaises englobent les plus grandes des rares terres émergées du sud de l’océan Indien : l’archipel Crozet, les îles Kerguelen, Saint-Paul et Amsterdam ainsi que 60 petits îlots situés dans la zone subantarctique. Cette « oasis » au cœur de l’océan Austral, qui couvre une superficie de plus de 67 millions d’hectares, abrite l’une des plus fortes concentrations d’oiseaux et de mammifères marins au monde. On y trouve notamment la plus grande population de manchots royaux et d’albatros de Carter au monde. Du fait de leur éloignement des centres d’activités humaines, ces îles sont des vitrines extrêmement bien préservées de l’évolution biologique, et elles constituent un terrain unique pour la recherche scientifique.”
Décrites comme une “oasis au cœur de l’océan austral”, les TAAF ont pour l’UNESCO un rôle majeur à jouer alors que le changement climatique menace les territoires insulaires. “L’immensité du bien permet à la fois une large représentativité de la biodiversité australe et la protection de l’ensemble des processus écologiques essentiels au maintien de ces espèces. À ce titre, le territoire joue un rôle clé pour la bonne santé des océans à l’échelle planétaire, en particulier pour la régulation du cycle carbone.” Enfin, “la collectivité des TAAF, par le biais de la réserve naturelle et avec l’engagement de la communauté scientifique, a mis en place un système de gestion éprouvé et reconnu assurant son intégrité pour les générations futures”.
Parmi les critères retenus, l’Unesco note que “les Terres et mers australes françaises forment un des derniers lieux de « naturalité » au monde ayant conservé le caractère sauvage de son patrimoine naturel”.
Ainsi sur le plan de la biodiversité, “les Terres et mers australes françaises hébergent plus de 50 millions d’oiseaux issus de quelque 47 espèces. Pour 16 de ces espèces, près de la moitié de leur population mondiale se reproduit sur les îles. On y trouve notamment la plus grande population de manchots royaux et d’albatros de Carter au monde, ainsi que 8 espèces endémiques telles que l’emblématique albatros d’Amsterdam, l’un des oiseaux les plus rares de la planète. Elles concentrent également de larges populations de pinnipèdes, dont la 2e plus grande au monde d’éléphants de mer du Sud et la 3e plus importante d’otaries à fourrure antarctique de la planète, mais aussi des cétacés, dont notamment le dauphin de Commerson sous-espèce endémique de Kerguelen. “
Les TAAF s’inscrivent donc dans le cadre de l’article 2 de la convention de l’Unesco qui prévoit la protection des “sites naturels ou zones naturelles strictement délimitées, qui ont une valeur universelle exceptionnelle du point de vue de la science, de la conservation ou de la beauté naturelle.”
Y.D.
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