Jeunes artistes ou plasticiens reconnus : l’exposition des Arts contemporains régale ses visiteurs d’un panel de style très étendu.
L’exposition d’Arts contemporains qui investit depuis 3 ans le vaste hall du collège de Dembéni est à l’image de Mayotte : modeste mais on y trouve toujours une perle rare ! C’est de toute manière un éveil des sens, parfois un luxe sur l’île…
Le vice rectorat, le service culturel de la préfecture se sont mêlés à l’organisation couplée de l’artiste plasticien guyanais Denis Balthazar et de Dominique Lamotte, Association des documentalistes et bibliothécaires de Mayotte pour proposer ces deux semaines de découverte.
« Nous avons souhaité mettre les élèves en avant cette année, pour élargir le champ des futurs artistes » indique Denis Balthazar qui déclinait leur thème de travail : « Formes, signes et symboles ». Cinq d’entre eux ont été récompensés pour leurs créations : « les arts plastiques sont un espace d’expression très important. Un élève ou un adulte peut être en échec ailleurs, et délivrer des messages magnifiques avec une œuvre » livrait Didier Rigottard, Inspecteur d’académie en charge des dossiers culturels ».
Des messages qui peuvent être politiques comme le « Tourne nous le dos maintenant que nous t’avons élu » de Abasse Yves du lycée de Sada, « j’ai été déçu par l’inaction du maire de Tsingoni » lance-t-il tout de go après avoir reçu son prix, ou purement artistique que traduit le « Artbiller la ville » un vêtement élaboré à base de canettes de coca qui aurait eu à n’en pas douter une digne place au Musée International des Arts modestes de Sète ou au CAPC de Bordeaux !
Une Mariama attire l’œil, mélange de Marianne et de culture locale et une boueni en papier mâché trône, elle a le visage rouge, barré d’un trait blanc, « un sens interdit à la violence sur les femmes » indique sa jeune auteure. Ces œuvres de jeunesse trônent aux côtés de celles des artistes locaux Papayan, Marcel Séjour, Cyrille le Corre, Balthazar bien sûr ou encore l’étonnant Baba Mbaye.
L’exposition, inaugurée ce vendredi, est visible au collège jusqu’au 30 avril, et s’envolera ensuite vers Moroni (Grande Comore) pour le Festival d’Arts contemporains (FACC) du 22 mai au 2 juin 2014.
Anne Perzo-Lafond
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