L’enterrement le jour même du décès aura certainement pris de court plus d’un habitant de Mayotte. Mais c’est entourée des représentants de la société civile que Zaïna Meresse a été portée au cimetière.
«C’est une personnalité que peut s’approprier toute la population mahoraise qui est enterrée aujourd’hui», indiquait un homme qui sortait de la mosquée de Pamandzi.
C’est ce qui explique la présence de tous, ancien « serrez la main » ou « sorodas », ils étaient venus nombreux accompagner une des leaders “chatouilleuses” Zaïna Meresse à sa dernière demeure. «Elle aurait mérité plus encore», commente un religieux, mais l’enterrement décidé le jour même du décès à précipité les choses, et certains découvraient encore ce soir l’annonce de sa disparition.
Après les préparatifs du corps, les ablutions et le placement dans un linceul, l’assemblée se retrouvaient à la mosquée pour la prière des morts, puis au cimetière de Pamandzi. Les religieux rappellent au mort ce qui l’attend, « c’est surtout à notre intention » glisse un homme. Dans le cimetière, les femmes ne sont habituellement pas présentes, « on craint que leurs pleurs et leurs cris ne perturbent le recueillement », mais elles sont parfois tolérées.
Une fois le corps enterré, de l’eau est versée sur la terre, « pour réveiller le mort car un ange gardien va lui demander des comptes sur sa vie passée. On lui demande ‘qu’as-tu fait de ton intelligence ?’ »… qui rappelle la parabole des Talents du Nouveau Testament. « On se rend compte tous les jours que les religions monothéistes ont beaucoup de choses en commun » glisse notre voisin. L’échange s’arrêtera là, l’heure est à la prière.
Avant de partir, chacun dépose un peu de terre et recouvre la tombe de feuillage, « pour garder sa fraicheur à la terre ».
De nouvelles prières seront célébrées les 3ème et 9ème jour, avant la levée du deuil le 40ème jour.
A.P-L.
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