28.9 C
Dzaoudzi
dimanche 24 novembre 2024
AccueilEconomieOptimiser la fraicheur dans un bâtiment en milieu tropical… un challenge architectural

Optimiser la fraicheur dans un bâtiment en milieu tropical… un challenge architectural

Cela ressemblait à un problème de maths au départ, pour finir sur de la physique. Trois équations à trois inconnues, l’air, le soleil et le matériau, on sait faire. Mais apprenez que pour avoir le sentiment de se rafraichir de 4 degrés, il faut 2,5m de vent par seconde… Ça appelle des schémas, dont les architectes sont friands.

Ils sont quatre à avoir été retenus pour la conception du lycée de Chirongui. Quatre cabinets d’architecte sur la sellette ce mardi au vice-rectorat, à expliquer leur conception de ce métier-art, qui balance entre fonctionnel et esthétique. Devant une salle pleine, essentiellement de directeurs d’établissement, et d’enseignants, les quatre professionnels Dietrich Untertrifaller Architectes, Atelier Philippe Madec, Laboratoire d’Architecture Bioclimatique et Ateliers 234, ont évoqué trois sujets qui entrent en ligne de compte : la ventilation naturelle, la diminution de la chaleur solaire et le choix des matériaux de construction.

Par sa proximité avec le territoire, l’un d’entre eux sortait dès le départ du lot. Le Laboratoire d’architecture bioclimatique de La Réunion a conçu le collège de Bouéni, et se lançait dans des envolées techniques sur la ventilation naturelle et l’utilisation de la surpression provoquée par le vent, qui implique la maximisation de la dépression… Mais il fait aussi dans le simple.

Présentation des différents projets

Cela paraît être une lapalissade, mais pour concevoir un bâtiment utilisant la ventilation naturelle, il faut que le lieu s’y prête. Comme nous sommes sur un territoire chaud et humide, il y a beaucoup de chance pour que cela finisse en étuve, à l’image de la MJC de M’gombani lors des soirées chaudes d’été, pourtant pensée en ventilation naturelle. La connaissance du lieu est plus compliquée à Mayotte où n’existe qu’une seule station climatique, à Pamandzi. « Nous installons donc pendant un an une station météo, qui enregistre plusieurs données, la vitesse du vent, l’hygrométrie, etc. », explique l’architecte. Une contrainte non négligeable en terme de délai.

Déploiement d’énergie pour en gagner

L’exposition des pièces à la ventilation naturelle conditionne leur équipement ou non en climatiseur, qui dépend d’autres données comme l’existence du matériel informatique, ou une forte présence humaine, des enfants dans une salle de classe en l’occurrence. Débord de toiture, brise-soleil, apport de végétation… autant de techniques qui agissent sur les degrés, ainsi que le patio central du futur collège de Bouéni, « qui opère comme une cheminée de tirage ». Les brasseurs d’air associés à la clim peuvent faire baisser la température de un degré supplémentaire, « c’est 5% de dépenses énergétiques en moins ».

Le vice-rectorat avait fait salle comble

Ce déploiement d’énergie pour en gagner sur la chaleur, n’a pas forcément l’équivalent dans des régions où il faut parer le froid. Se pose-t-on toutes ces questions sur l’installation de radiateurs en métropole ? « La perception de la chaleur est subjective, et il faut surtout parler de combattre l’humidité ici », répondent les architectes. Les matériaux ancestraux ont été évoqués, mais leur utilisation semble marginale. « Nous sommes dans une logique de marche vers la modernité à Mayotte, alors que le torchis ou les bambous sont de bons matériaux isolants ». On l’a vu avec l’aéroport, dont l’habillage de bois avait été fortement critiqué. Mais à replacer dans le même contexte en métropole dans les années 70, à la fin de la période yéyé, avec une plongée dans le modernisme, parodiée avec bonheur par Jacques Tati dans « Mon oncle ».

Un débat ouvert qui reste une première sur l’architecture, impulsé par Gilles Halbout

Comme en écho, Antoine Petitjean, Atelier Philippe Madec, constatait : « Le vice-rectorat a lancé là un débat public sur un objet architectural, il ne faut pas hésiter à faire évoluer les concepts ».

Gilles Halbout, le vice-recteur continue à se démener pour ne pas prendre de retard dans le calendrier de programmation des établissements, « je serai samedi sur l’emplacement du futur lycée de Longoni, et ce mercredi, un petit détour par le chantier du collège de Bouéni, je m’y rends personnellement régulièrement ! »

Anne Perzo-Lafond

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

2 Commentaires

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...