Sous une allure quelque peu fantasque, Noussoura Soulaimana est celui qui, en plein marasme social de 2011, a tenté de se faire entendre alors qu’il présidait la CFE CGC, en émettant pour la 1ère fois l’idée d’un document cadre rédigé par la population mahoraise qui deviendrait actrice de son développement. L’ancêtre de nos rédacteurs des 101 propositions pour Mayotte de 2018 en quelque sorte.
Une première version était sortie en juin, lorsque Mayotte devait accueillir la visite présidentielle, avant qu’elle ne soit repoussée. Le document dont il invite tous les acteurs locaux à se saisir, prend comme appui le constat du sous-investissement de l’Etat à Mayotte, « à moins de la moitié des moyens mobilisés par habitant au niveau national. »
Il liste une dizaine de minimas, préalables inconditionnels à tout développement, dont l’entête est une convergence rapide vers les standards nationaux : l’évolution de la Préfecture de Mayotte en Préfecture de Région, une ARS Mayotte et un CHM opérationnels, tout comme le Rectorat et l’université, un port et un aéroport aux normes internationales, avec notamment un second aéroport en Grande Terre localisé à Combani, une idée qui court déjà depuis un moment, la rénovation et la multiplication des routes, l’accélération de l’évolution de la Caisse de sécurité sociale vers une Caisse générale de droit commun avec convergence des prestations, l’arrivée de la concurrence aérienne via Air France, la transformation d’EDM en EDF, la couverture sur l’ensemble du territoire des stations France Inter et France Info. Il aurait pu y rajouter, une même efficacité de couverture numérique quelque soit la zone.
Après les infrastructures, les hommes. Plan d’intégration des Mahorais dans la haute fonction publique à Mayotte, dans les ambassades, etc., plan de formation des cadres Mahorais avec toutes les grandes écoles, ENA avec une journée de Mayotte dédiée, IEP, médecine, plan langue pour tous les enfants, une antenne de la maison nationale de la cohésion sociale, la mise en place d’un chèque culture, pour aller au cinéma, acheter des livres, une opération annuelle « Mayotte en-livré » en partenariat avec l’UNESCO avec une action de deux heures de tous les établissements publics autour du livre.
A.P-L.