Nous avons cherché à assurer le service après-vente de notre chronique du mardi matin, sur le sous-développement dans lequel Mayotte s’est enfoncée, avec une insuffisance constante de structuration du territoire, malgré les Contrats de projet et plans d’urgence successifs. Que va changer ce nouveau plan de Convergence de 1,6 milliard d’euros, donc ? Depuis la crise sociale de 2018, le chef de l’Etat et le gouvernement ont pris conscience du déficit, « les infrastructures n’ont pas suivi », le président l’a redit.
Emmanuel Macron n’a pas botté en touche sur la capacité à consommer les fonds, évoquant le problème de compétences au sein des collectivités, abordé avec les maires, mais aussi des procédures « sûrement trop lourdes, il faut les simplifier », et enfin, du manque d’acteurs privés, « certaines entreprises du BTP n’ont pas envie que d’autres arrivent et se développent. » Et il comprend l’Etat dans les difficultés d’ingénierie, « notamment pour construire les 800 classes que j’ai annoncées. » L’Etat sera « aux côtés du conseil départemental. » Le chef de l’Etat se dit lucide sur ce sujet, « quand on se donne les moyens, on combat la fatalité ».
Le collège de Mtsamboro et la présence du vice-recteur Gilles Halbout se prêtaient aux annonces dans ce domaine. « Il faut redonner confiance aux mahorais dans leur système scolaire. » Outre le rectorat de plein exercice le 1er janvier 2020, et la formation des enseignants des premier et second degrés au CUFR, les syndicats voient une de leurs revendications satisfaites, avec le même traitement indemnitaire des néotitulaires qui commencent leur carrière à Mayotte, que leur collègues enseignants. Le dispositif de sas de remise à niveau pour les élèves arrivant en cours d’année sera généralisé.
Revalorisations des retraites
Les mesures nationales, comme le petit-déjeuner à l’école qui concerne plus de 400 jeunes, ou le dédoublement CP-CE1, sont aussi appliqués ici.
Nouveauté, un partenariat sur l’éducation sera engagé l’année prochaine avec les Comores, « pour prévenir la migration des familles. »
Le président était attendu sur les prestations sociales et la revalorisation des retraites, qu’il estime en moyenne à 280 euros par mois, « il faut que les petits retraités partent avec une retraite décente après avoir travaillé toute leur vie ». L’allocation éducation enfant handicapé sera aussi déployée. Un investissement de 170 millions d’euros a été annoncé à plusieurs reprises, « pour un deuxième hôpital ».
La piste longue a fait l’objet d’un point précis, lorsqu’il écarte les études, c’est sur le sujet de l’investissement, « on sait maintenant qu’il le faut », celles portant sur la faisabilité pour la mise en œuvre rapide d’un chantier sont déjà budgétisées à hauteur de un million d’euros au contrat de convergence. Il évoquait surtout la nécessité d’avoir un plan d’approvisionnement en matériaux « fluide ».
Un mot sur le volcan, « le plan ORSEC est en cours de révision et une vingtaine de sirènes d’alerte seront déployées auprès de la population. »
Anne Perzo-Lafond
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