1ère pierre en février 2016, 1ère frappe de ballon en mai 2017 par le président du Département himself, … tout semblait rouler, mais l’affaire avait rapidement pris une autre tournure quand il s’est avéré que le cahier des charges du revêtement synthétique n’était pas respecté, et qu’il avait fallu que l’entreprise remette l’ouvrage sur le métier.
« La commission de sécurité est passée, le terrain grand-jeu peut être livré », le soulagement est ouvertement affiché par l’ensemble des acteurs, élus ou maitres d’œuvres. Bourhane Allaoui, conseiller départemental chargé du Sport et de la Culture, revient sur les « aléas » du chantier : « Au niveau des tribunes, une mauvaise étude des sols initiale nous a obligés à faire un préchargement pour consolider les sols. » Il s’en est suivi une nouvelle passation de marché pour le Département qui a refusé l’avenant d’un million d’euros que lui présentait la Colas, contre laquelle un procès est en cours. C’est l’entreprise GTA qui a repris les travaux.
Quant au terrain synthétique que nous foulons ce jeudi, la première livraison n’avait pas été validée, « elle ne correspondait pas aux normes. » Le rebond aléatoire du ballon de rugby l’était encore plus… Pour y remédier, l’entreprise maitre d’œuvre Green Team Sport a dû retartiner le tapis synthétique de sous-couches, et c’est du sable… d’Egypte qui a été importé pour stabiliser le tout, « c’est celui qui présente la meilleure qualité de granulat », affirme l’architecte Serge Théret, comme nous nous étonnions que le sable de la région ne fasse pas affaire.
Pas de budget entretien
L’enveloppe dédiée a donc du être réévaluée, mais pas de manière exagérée malgré tout. Pour le terrain grand-jeu, le seul livré pour l’instant, le montant total des travaux atteint 2,8 millions d’euros. Le bloc tribune-vestiaire en cours de construction, 6 millions d’euros, devrait être livré fin 2020, et la piste d’athlétisme, les deux terrains de tennis, le boulodrome et le mur d’escalade, 4 millions d’euros, verront leurs travaux débuter en avril 2020, pour une livraison mi-2021.
Soit 12,8 millions d’euros, essentiellement payés sur fonds propres par le conseil départemental, et 4 millions d’euros de l’Etat par le CNDS, quand le projet initial avoisinait les 8 millions d’euros, mais sans les améliorations notables qui vont notamment être apportées. Notamment à la piste d’athlétisme, « on devait procéder à une légère réfection, quand nous prévoyons une rénovation doublée d’une extension, avec l’ajout de deux couloirs supplémentaires. Il y en aura donc huit », se réjouit Hamada Nachirina, Chef du bureau équipements sportifs au sein du CD. Gros bémol, l’entretien n’a pas encore été budgétisé au sein du conseil départemental. « Nous avons déjà un tracteur de nettoyage adapté au terrain synthétique », modère Bourhane Allaoui.
L’élu se réjouit de pouvoir désormais accueillir des rencontres de haut-niveau, « notamment en Coupe de France, avec un niveau 3 décerné pour le foot, et 4 pour le rugby. »
Sous les sunlights des tropiques
Le bloc bâtiment en cours de construction abritera des tribunes de 1.200 places, dont 200 dédiées aux officiels, quatre vestiaires, deux buvettes, dont une pour les joueurs, et un club house, ainsi que des sanitaires publics. Les personnes à mobilité réduites auront un accès par l’ascenseur.
Dernière phase donc, la piste d’athlétisme, et les équipements de loisir. Une piste qui n’a pas seulement été endommagée par les engins de chantier, mais a subi les ravages du temps et de la météo, « humidité et chaleur sont néfastes. Nous allons enlever l’enrobé, et deux épaisseur en dessous, pour refaire quelque chose de correct et créer deux couloirs supplémentaires. Autour du mur d’escalade, un paysagiste travaillera à embellir l’endroit. » L’éclairage est au norme pour les compétitions nationales, nous dit-on, « 400 lux ».
Ça semble loufoque, mais un terrain synthétique, ça s’arrose, et pas seulement pour l’inaugurer ! « Dans les zones tropicales, il faut le faire une heure avant le match pour diminuer la température, c’est le cas au Mozambique, en Tanzanie ou à Djibouti », rapporte Bourhane Allaoui, qui évalue la durée de vie du revêtement à 25-30 ans.
Clubs de sport et amateurs peuvent donc de nouveau prendre le chemin du stade de Cavani. A l’abri de de rebondissements en matière de pelouse.
Anne Perzo-Lafond
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