En quelques minutes la promenade est devenue cavale. Le 25 juin 2017, un an après une autre évasion improbable, quatre détenus se font la malle, par effraction. Alors qu’ils sont en promenade, détenus pour des faits de nature criminelle, l’un d’eux fait signe à un complice situé à la fenêtre de sa cellule. Le complice lui envoie un drap. Aussitôt, le meneur supposé découpe le grillage de la zone de promenade, et avec trois autres codétenus, il entreprend d’escalader les autres grillages qui les séparent de la liberté.
Tous les présents au procès nient avoir prémédité l’évasion. “J’étais en promenade, j’ai vu des collègues qui s’enfuyaient, j’ai saisi l’occasion” déclare l’un d’eux, sans trop convaincre.
Pour deux d’entre eux, la tentative sera un échec cuisant : ils seront arrêtés immédiatement. L’un est même gravement blessé par les barbelés et la lourde chute qui s’ensuit. Multiples fractures, plusieurs semaines d’ITT.
Un des prévenus refuse d’être entendu
L’autre, visé par deux procédures criminelles est actuellement détenu à La Réunion. L’affaire avait été renvoyée en août dernier pour pouvoir le juger en visio-conférence. Ce mercredi, il a néanmoins refusé cette mesure technique, réclamant d’être présent au tribunal de Mamoudzou. Sa requête refusée, il a été reconduit en cellule à Domenjod et jugé en son absence.
Le troisième sera repris un mois après l’évasion, identifié par une patrouille alors qu’il était dans la rue. A la barre, ce dernier explique avoir voulu s’évader pour retrouver sa copine, avant de se laisser rattraper car elle l’avait quitté.
Le dernier, celui qui avait récupéré le drap, est a priori en fuite aux Comores. C’est le seul pour qui le parquet a requis de la prison ferme pour cette évasion. Mais le président est allé au delà des réquisitions. Les trois détenus rattrapés écopent de 8 mois ferme, ce qui couvre leur détention provisoire. Le fugitif prend un an avec un mandat d’arrêt.
Y.D.