« Un an après les deux signatures des conventions Cœur de ville par Mamoudzou et Dembéni, l’inscription à la loi Elan de l’Opération de Revitalisation des Territoires (ORT) donne une forme juridique concrète à l’action », expliquait Mohamed Majani, le maire de Mamoudzou. Il s’agit en effet de sécuriser le programme Cœur de Ville voulu par Emmanuel Macron, en le figeant dans la loi portant Evolution du logement, de l’aménagement et du numérique (Elan) et d’en donner une dimension intercommunale.
En métropole où les centres villes ont été désertés au profit des zones commerciales en périphérie, l’ORT vise la rénovation du parc de logements, de locaux commerciaux et artisanaux, et plus globalement le tissu urbain, pour créer un cadre de vie attractif propice au développement à long terme du territoire. A Mayotte, nous ne sommes pas dans cette configuration, mais plutôt dans une logique de création de zones urbaines agréables à vivre.
Le programme n’apporte pas de financement, mais permet de les flécher, « et surtout de les rendre prioritaires pour les communes signataires », explique Anne-Lise Piotrowski, Directrice du projet cœur de ville pour Dembéni. La Caisse de Dépôt et Consignation (CDC) finance les études urbaines, et ensuite, comme l’Agence Française de Développement (AFD), octroie des prêts.
Avec cette inscription à la loi Elan, il était nécessaire pour les participants de signer un avenant permettant d’intégrer de nouveaux acteurs. A la communauté d’agglo CADEMA, les deux municipalités Mamoudzou et Dembéni, la CCI, l’AFD, la CDC, l’Anah (Agence Nationale de l’Habitat), Action logement, se joignaient la Société Immobilière de Mayotte (SIM), le conseil départemental et l’Etablissement Public foncier et d’Aménagement (EPFAM).
Des voies vertes sorties du cœur des villes
Grâce au programme Cœur de Ville, Dembéni avait pu concrétiser des projets déjà lancés et en mener d’autres, comme l’expliquait son maire Ambdi Hamada Jouwaou : « Nous sommes en train de boucler l’aménagement du parc urbain Ounafassi d’entrée de ville, avec espaces verts, parc de loisirs pour enfants, ainsi qu’un tronçon de la voie verte destinée aux piétons, avant d’en lancer une autre, la réhabilitation de voieries ou du ‘relamping’ », la modernisation de l’éclairage public. La construction de 4 salles de classe, le lancement des consultations pour une école T19 ou l’aménagement de la plage d’Iloni sont en cours.
A Mamoudzou, les réalisations portent sur les opérations d’amélioration de l’habitat et de résorption de l’insalubrité dans les quartiers Boboka et Barakani, la création de venelles, l’accompagnement avec la CCI des commerces de centre-ville, bien sûr, Caribus, « et je donne rendez-vous dans l’année 2020 pour l’inauguration de l’ancien tribunal transformé en centre culturel et patrimonial, si Dieu le veut ! », lançait Mohamed Majani, en référence aux prochaines élections.
Le sous-préfet aux Affaires économiques (SGAR), Yves-Marie Renaud, se réjouissait de ces avancées, « oui, même si ce n’est pas toujours perceptibles, les centre-ville ont évolué sous vos actions. Je pense au relamping avec du solaire ou les cheminements piétons. Ce sont des choses qui avaient été oubliées lors de leur organisation. Les élus doivent en être félicités. »
Anne Perzo-Lafond
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