27.9 C
Dzaoudzi
jeudi 21 novembre 2024
AccueilEconomieVinci/IBS : c’est toujours la guerre à la carrière

Vinci/IBS : c’est toujours la guerre à la carrière

Le feuilleton aux nombreux épisodes date un peu. On avait un peu oublié les passes d’arme autour de la carrière de Kangani entre IBS et Vinci. Les tensions se sont pourtant violemment ravivées ce mercredi, et cette fois, sur place, au cœur même de la carrière.

Vers 7h30 ce mercredi, la direction de Vinci décide de se rendre sur son site à Kangani. « Son » site, puisque un jugement de 2015 contraignait le sulfureux Théophane Narayanin, dit « Guito », PDG d’IBS (Ingénierie Béton Système), à quitter la carrière. En raison notamment de loyers impayés au propriétaire d’alors, feu-Frédéric d’Achery, décédé dans des circonstances troubles. Un désaccord portait notamment sur le périmètre de l’exploitation.

Mais hier matin, l’apparition des représentants de Vinci, bien qu’annoncée, met le feu aux poudres. Des habitants se joignent à quelques salariés d’IBS pour bloquer les accès au site. Appelée, la gendarmerie arrive sur place, et reçoit l’ordre d’intervenir, des grenades lacrymogènes sont tirées. Là, les versions divergent.

« Des employés d’IBS et quelques habitants de Kangani bloquaient l’accès à la carrière, nous avons donc tiré quelques grenades lacrymogènes », nous explique l’adjoint du général de gendarmerie Bruno Fhima. Il décrit en face un feu nourri de cailloux et de pavés, « un des hommes est tombé sur le sol sous l’impact. Il n’est que légèrement blessé à la pommette. J’ai moi-même reçu une pierre à la jambe ». Aucun tir de flashball n’a eu lieu, assure-t-il, « par contre, avec le vent et la pluie, une grenade est tombée dans le dos d’une personne en face ».

La mauvaise porte d’entrée…

Lors du dernier procès, Guito avait brandi le risque de violences en l’absence de médiation avec Vinci

Un étudiant qui effectuait son stage sur place nous explique avoir vu le personnel d’IBS s’enfuir par l’arrière du bâtiment, ce qui l’incitait à quitter les lieux, mais sans visibilité, il chutait dans un cours d’eau. Il n’est que légèrement blessé.

Chez IBS, on reconnaît avoir bloqué les accès. David Nagard, le directeur, s’explique : « Nous savions que les dirigeants de Vinci voulaient venir sur leur terrain, mais nous leur avons demandé d’accéder par la ZI Vallée III, et non par l’entrée habituelle car ils passaient alors sur un terrain qui nous appartient. » On connaît la suite, mais selon lui, c’est entre 20 et 40 grenades qui sont tirées, « il y en avait partout, j’ai moi-même été pris de vomissement. » Quant à la présence étonnante des habitants sur le site au moment de l’arrivée de la direction de leurs opposants, il explique que la population locale défend la présence d’IBS en raison des travaux de maintenance que celle-ci opère dans le village, « et ils savent qu’avec Vinci, le nombre de camions va doubler. » La société a publié un communiqué par le biais de sa filiale Sandawana. (Lire Communiqué de IBS)

Le directeur de Vinci Construction, Frédéric Guillem, nous donne sa version : “Lorsque nous avons voulu entrer dans la propriété avec notre bureau d’étude, les représentants d’IBS nous ont effectivement demandé de passer par un autre chemin, mais qui passe sur plusieurs propriétés privées, dont quatre leur appartiennent. Nous avons donc essayé d’emprunter la voie publique, par la rue Frédéric d’Achery, sans notre bureau d’étude inquiet de la tournure que prenait les évènements, car nous avons été empêchés.”

On le voit, c’est toujours l’exploitation de la carrière par Vinci Construction qui est au cœur du problème, réglé au tribunal mais pas dans les faits. Pourtant la multinationale avait par le passé indiqué vouloir préserver les emplois.

Les deux directeurs de Vinci ont finalement pu se rendre sur leur site.

Anne Perzo-Lafond

Anne Perzohttps://lejournaldemayotte.yt
Anne PERZO Le journal de Mayotte https://lejournaldemayotte.yt

1 COMMENTAIRE

Comments are closed.

RESTONS EN CONTACT

Inscrivez-vous à la lettre d'information du JDM afin de garder en oeil sur l'actualité mahoraise

L'actualité

AVIS DE CONSTITUTION AUTO SHOP 976

139522
  Par acte SSP du 14/09/2022, il a été constitué une SAS dénommée : AUTO SHOP 976 Siège social : 25 Rue Bahoni 97615 Pamandzi Capital :...
+26
°
C
+27°
+24°
Mamoudzou
Samedi, 04
Dimanche
+25° +24°
Lundi
+25° +24°
Mardi
+25° +24°
Mercredi
+25° +24°
Jeudi
+25° +24°
Vendredi
+25° +24°
Prévisions sur 7 jours
Campagne, politique, Mayotte

Tribune – De l’art du discours à la formule

139522
Qui pour relever les défis de nos grands orateurs du passé ? Peu de noms émergent de la tribune de Madi Abdou N'tro, voire aucun, sur les dernières campagnes, laissant sans doute "un sentiment d'imposture" chez les électeurs

Départementales Sada : remaniements en vue au conseil départemental

139522
L’issue du scrutin a parlé : c’est donc le binôme Soula Saïd Souffou/Mariam Saïd Kalame qui intègre les bancs de l’assemblée départementale. Ce qui implique des réélections au menu du conseil départemental les jours prochains. Avec l’éventualité d’une refonte complète des vice-présidences, comme nous l’expliquons

Départementales partielles : Soula S. Souffou et Mariame S. Kalame élus avec 52,26% des voix

139522
Ils étaient en tête au premier tour, et ont creusé l’écart à l’issue du second : le binôme surprise Souffou/Kalame qui n’était pas présent sous cette configuration en 2021, est le nouveau duo d’élus qui intègre le conseil départemental.
Comores, Azali Assoumani

Comores : un ténor de l’opposition appelle à une désescalade politique

139522
L’ancien gouverneur de la Grande-Comores, Mouigni Baraka Said, estime qu’il est temps de dialoguer avec le président Azali Assoumani dans l’intérêt du pays et de la population. L’homme politique se reconnait toujours dans l’opposition mais s’oppose toutefois à "ces querelles sans fin et sans véritable perspectives de sortie de crise". Une démarche mal digérée par les autres opposants qui refusent tout dialogue avec le président Azali Assoumani depuis son élection le 24 mars 2019.
Départementale, Sada, Mayotte

Départementales partielles à Sada : Saïd Souffou-Mariam Kalame en tête

139522
Le 1er tour de l'élection partielle des conseillers départementaux du canton de Sada se tenait ce dimanche 25 septembre. Le canton est toujours scruté de prés pour être l'un des épicentres politiques locaux. Les élections...