Coumarene Permale, un franco-mauricien, n’est pas un inconnu du milieu, il est tombé dans la marmite hertzienne quand il était petit. 1981, c’est la libération des ondes sous la présidence de François Mitterrand, les radios qualifiées de pirates se muent en radios libres, « en 1982 mon père créée radio K, la deuxième radio libre de La Réunion, après Freedom FM », explique-t-il. La passion de la radio chevillée au corps, il se lance avec une des premières radios indiennes Bollywood à Paris en 2008, puis en 2012, c’est « Fréquence India », qui émet toujours. Elle a particularité d’avoir été lancée sur le mode de la RNT, la radio Numérique Terrestre, communément appelé DAB+, un équivalent de la TNT pour la télé, mais pas encore généralisé en France contrairement à la Suisse ou à la Belgique.
Travaillant à Mayotte depuis 2015 chez un opérateur de télécom local, le virus démange Coumarene, qui répond l’année dernière à un appel d’offre du CSA pour une radio de catégorie A, associative, les B étant de nature commerciale : « Ce sera une radio à but non lucratif qui a comme objet de promouvoir la culture mahoraise, l’organisation de spectacles, la musique, et surtout, de laisser une heure d’antenne quotidienne aux associations de l’île, avec une journée axée sur l’écologie, protection du lagon, de la forêt, etc. »
SUN FM émettra sur deux fréquences, 97.8 en Petite terre, et 94.1 sur Grande Terre. La couverture avoisinera les 70%, les zones les moins touchées étant proches d’Acoua, de Sada, de Chirongui et de Boueni.
Du TOP 40 au traditionnel en passant par l’afro et l’électro
Des ateliers radio en direct seront proposés aux collèges et aux lycées, « sur un mode et des thèmes à définir avec le rectorat », et tout au long de la journée s’enchaineront des programmes d’intérêt local, musique, actualités, associations, jeux, etc. « Nous entendrons des musiques du TOP 40, un classement national de chansons actuelles, de l’afro, du latino pop, du reggae, un peu de danse électro, mais pas trop, et de la musique mahoraise, pour laquelle j’invite les jeunes artistes à se manifester. Car nous voulons les aider à se structurer », explique cet ancien de Virgin.
Il veut surtout laisser des plages d’expression libre, « la population, et notamment les jeunes, ont besoin de s’exprimer. Et il faut les aider dans leur choix, notamment de leur métier. » Dans un premier temps, ce sera en français, « je ne maitrise pas la langue et je dois pouvoir contrôler ce qui ce dit à l’antenne. »
Son dossier a été validé par le Comité Territorial de l’Audiovisuel de La Réunion, le conseil départemental de Mayotte, et in fine, par le CSA à Paris. « Nous sommes quasiment prêts ! » Une passion qui le pousse à s’investir bénévolement dans cette entreprise. Son budget est en cours de bouclage : « L’association Mayotte Vibrason que je préside et qui porte la radio, bénéficie des subventions du Fonds de Soutien d’Expression Radiophonique, avec un budget d’installation et de fonctionnement. A 80%, mes recettes proviennent de l’Etat et d’entreprises qui m’accompagnent, et à 20% de la pub. » Il devra ensuite rémunérer la SACEM et la SPRE sur les droits d’auteurs.
Pour faire vivre tout ça, Coumarene Permale va recruter un directeur d’antenne et un animateur, « pour un démarrage en milieu d’année ». Ce sera en mode musical dans un premier temps, pendant 3 mois environ, pour prendre un rythme de croisière à la fin de l’année.
Anne Perzo-Lafond
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