C’est sur un ton mêlant humanité et détermination que Frédéric Jardin s’adresse dans un 1er bulletin à la centaine de passagers de retour de Madagascar, placés en quatorzaine au Régiment à Combani. Ces derniers se sont plaints de traitements indignes, tant dans le gîte et le couvert.
Le militaire ne nie pas les dysfonctionnements, mais annonce en avoir résolu la plupart, “On n’est pas au bagne mais on n’est pas à l’hôtel non plus. Cette résidence est spartiate, rudimentaire mais correcte, et vous avez pu constater que depuis 24h nous cherchons sans cesse à l’améliorer. Nous avons encore du chemin à faire ensemble !”.
Il rappelle que “nous sommes entrés en guerre”, “dans cette guerre la mission que j’ai reçue hier est de vous héberger et de vous protéger. Mais pour vous protéger vous devez absolument respecter les mesures barrières sanitaires et adopter de nouveaux réflexes que nous avons appris depuis trois semaines, ici à Mayotte et que vous découvrez depuis 24h.”
Des gestes d’hygiène qu’on pourrait croire respectées à la lettre, “nous vous avions mis plus de 250 savons de Marseille hier. Vous m’en redemandez aujourd’hui ? Disciplinez-vous de grâce. Même si le repas d’hier n’était a priori pas de qualité, je doute que certains aient mangé du savon. Nous vous en redonnerons demain néanmoins.”
Les améliorations nécessaires ont été apportées selon Frédéric Jardin, “Les problèmes des ventilateurs et des serviettes sont réglés. Nous essaierons demain de brancher deux machines à laver dans le bâtiment”, et la visite de l’infirmière est prévue ce lundi de 9h à 12h.
Son dernier mot sera “résilience”, en écho à l’opération lancée par le président de la République, qu’il définit comme “l’aptitude à faire face avec succès à une situation représentant un stress intense en raison de sa nocivité ou du risque qu’elle représente, ainsi qu’à se ressaisir, à s’adapter et à réussir à vivre et à se développer positivement en dépit de ces circonstances défavorables. Je retiens s’adapter et positivement, comme l’ont fait nos parents et nos grands-parents il y a 80 ans…”