Pour les relevés satellites, la différence est notable. En janvier, le tout fraîchement créé Révosima, réseau de surveillance volcanologique et sismologique de Mayotte indiquait un déplacement de l’île en ralentissement. ” Vers l’est d’environ 19 à 22 cm” et une subsidence (affaissement dans la mer) “d’environ 9 à 16 cm selon leur localisation sur l’île”.
Quatre mois plus tard, le 5 mai, le Revosima notait un déplacement vers l’est de “20 à 23 cm” et une subsidence de “9 à 17 cm selon leur localisation sur l’île”. Celle-ci continue donc à se déplacer, malgré une sismicité qui passe presque inaperçue.
Dans son dernier bulletin exceptionnel, le réseau notait un unique séisme faiblement ressenti, le 9 mai à 16h40, et estimé à une magnitude de 3,6.
Le gros de l’activité simique à Mayotte se poursuit donc depuis mai 2018 mais désormais en toute discrétion. Du moins pour le commun des mortels. Les scientifiques eux, ont relevé en avril pas moins de 1500 séismes, dont 16 VLP (basse fréquence) typiques d’une activité magmatique. “L’activité sismique principale est toujours concentrée à 5-15 km de Petite-Terre, à des profondeurs de 20-45 km” précise le Revosima.
De quoi confirmer la nécessité des missions actuellement en cours au large de Mayotte. Des missions à terre étaient prévues mais ont été suspendues par l’épidémie de Covid19. Celles en mer ont certes nécessité des précautions particulières mais elles sont bien menées, comme en témoignait lundi la présence du Champlain au nord, vraisemblablement occupé à relever les sismomètres de fond de mer (OBS).
Le navire Gauss de la société Fugro a été affrété en remplacement du Marion Dufresne, retenu sur d’autres missions dans les TAAF. Le navire océanographique Gauss et le Champlain ont une double mission. “Il s’agit à la fois d’assurer la maintenance des sismomètres de fond de mer et de récupérer des informations indispensables au suivi du phénomène ainsi que de faire une nouvelle cartographie du fond de mer (bathymétrie) pour suivre l’évolution du phénomène” indique le site dédié du gouvernement.
Les résultats de ces missions ne sont pas attendus avant plusieurs semaines. On saura toutefois dès la mi-mai si de nouvelles coulées sont observées, si le volcan a encore grandi, et fin juin si la localisation des séismes a lieu d’être affinée.
Y.D.
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