Face au risque d’importation du coronavirus sur leur territoire, l’Union des Comores avait fermé ses frontières le 17 mars dernier. Il n’était alors plus question de reconduites d’étrangers en situation irrégulière sur le territoire de Mayotte. Les barques interceptées en mer, sont refoulées par les moyens nautiques de l’Etat, avait expliqué le préfet. Et ceux qui sont interpellés à terre sont conduits dans un Centre de rétention administrative (CRA) nouvelle formule, transformé en centre de quatorzaine.
Mais depuis, les Comores ont vu le virus se répandre sur leur sol, avec le risque, avéré selon certains, mais non confirmés par l’ARS, de voir le nombre de kwassas sanitaires partir clandestinement des côtes anjouanaises pour se faire soigner à Mayotte où le milieu hospitalier est déjà sous tension. « Nos capacités ne le supporteraient pas », avait prévenu le préfet Jean-François Colombet.
Le sénateur Thani Mohamed Soilihi avait sollicité le 30 avril le ministre des Affaires étrangères sur ce sujet, « le système sanitaire du 101ème département français, déjà très contraint, va vite s’emboliser et exploser », avait-il mis en garde.
Ce mercredi, le ministre des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian est intervenu lors d’une audition devant la Commission des Affaires étrangères à l’Assemblée nationale. Il expliquait que le système sanitaire de précaution demandé par les Comores pour ne pas voir s’ajouter des cas supplémentaires de Covid, était fonctionnel. « Il est maintenant en place, donc je pense que nous allons pouvoir aboutir à une reprise des admissions avec les garanties sanitaires nécessaires », a indiqué le ministre dont les propos sont rapportés par Ouest-France.fr. Il se base notamment sur le suivi des personnes placées au CRA.
Jean-Yves Le Drian appelle donc les Comores à recommencer à accueillir les reconduites depuis Mayotte.
Rappelons que l’accord cadre France-Comores prévoit l’octroi d’une subvention de 150 millions d’euros sur trois ans sous condition notamment de contrôle de ses frontières par l’Union des Comores en vue de stopper les départs de kwassas vers nos côtes.
Anne Perzo-Lafond