Nous avons constamment éveillé l’attention sur le décalage entre la réalité de l’épidémie ces dernières semaines et sa perception de gravité. “Le taux de positivité est en chute depuis deux à trois semaines”, a dernièrement indiqué la directrice de l’ARS.
Et pourtant, cette perception erronée à Paris nous a valu la décision d’introduire un prolongement de l’état d’urgence sanitaire, un amendement introduit par le gouvernement et qui doit être débattu ce lundi au Sénat avec le projet de loi.
Une décision “lourde de conséquence” pour le Medef Mayotte: “Plusieurs entreprises ont dû se séparer de leurs collaborateurs malgré la mise en place de l’activité partielle. Plusieurs également, si ce n’est toutes, ont de graves problèmes de trésorerie et peinent à renouer avec leurs clients.”
Les patrons craignent que les entreprises ne se remettent pas de cette décision, “qui n’est pas justifiée comme en Guyane. Cet amendement ne doit en aucun cas concerner Mayotte.”
Ils demandent à tous les élus et parlementaires de saisir le Président de la République, le Premier Ministre, la Ministre de l’Outre-mer et le Préfet de Mayotte, ainsi que la réouverture au 22 juin 2020 de tous les vols commerciaux vers la France. “Nous demandons également à Air Austral d’appliquer les tarifs habituels, et ce, que ça soit pour les billets que pour le fret aérien.”
Ils souhaitent un retour à la normale pour “avoir la possibilité de consommer les fonds du plan de développement, les fonds européens et ceux de la coopération régionale”.
La présidente du Medef Carla Baltus, en appelle au président de la République, au premier ministre, à la ministre des outre-mer, au préfet, aux parlementaires et aux élus, pour “sauver Mayotte”: “Cet amendement ne doit en aucun cas être appliqué à Mayotte. L’état d’urgence doit s’arrêter le 10 juillet 2020 à Mayotte.”
Même demande de l’Union des Métiers et des Industries de l’Hôtellerie de Mayotte, qui demande la levée de l’état d’urgence le 10 juillet comme dans le reste du pays. Et dans le cas contraire, “un dispositif dérogatoire pour Mayotte, afin que les restaurateurs puissent ouvrir leurs salles immédiatement”, en garantissant l’encadrement du client “dans ses déplacements et protégé lorsqu’il est statique”.
A.P-L.
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