Pour justifier son écrit de deux pages, l’avocat Elad Chakrina explique que la crise sanitaire « aura eu le mérite de mettre en lumières les pensées enfouies au plus profond de nous durant l’isolement dû au confinement ». Ne pas s’attendre à des nuances consignées dans sa validation de la gestion de la crise par le préfet, son secrétaire général et la directrice de l’ARS. Non qu’il n’y en ait pas, mais « critiquer pour critiquer n’est bénéfique en rien ». Un blanc seing étonnant de la part de l’ancien candidat LR aux législatives.
A travers son remerciement aux personnes suscitées, et « pour ce travail titanesque réalisé », au personnel de l’hôpital, aux pompiers aux agents communaux, départementaux, aux associations, aux forces de l’ordre, aux services déconcentrés de l’Etat etc., il faut voir la défense du service public à la française : « On oublie souvent ce qu’aurait été notre sort si nous n’avions pas été Français ». Et de prendre en exemple l’état de l’hôpital El Maarouf à Grande Comore.
Au déferlement de colère et souvent de haine sur les réseaux sociaux, il n’oppose que du positif : « Que fait-on des avancées économiques, sociales et environnementales ? Que fait-on de tous ces jeunes qui ont été brillamment formés par l’école de la République ? ». L’euro, les nouvelles infrastructures, dont le centre Kinga… l’instant d’une tribune, on ne voit plus l’énorme tâche à mener en contournement de Mamoudzou ou en rallongement de piste, mais ce qui a été construit, « tout n’est pas parfait, mais Rome ne s’est pas construite en un jour ». Pas plus que Mayotte en presque 50 ans, l’avocat semble en convenir.
Le procureur, un bantou comme beaucoup d’autres ici
Il nuance les cadres institutionnel et juridique qui régissent l’île avec « l’identité législative », « certaines normes ne sont pas adaptées à la réalité locale », notamment « le foncier ». Un job de parlementaire qu’il avait voulu endosser pour les LR en se présentant face à la Ramlati Ali aux dernières législatives, un fauteuil qu’il avait manqué de peu. Réitèrera-t-il ?
Elad Chakrina reprend la plume pour défendre le procureur Camille Miansoni, « un homme intègre et brillant », comme il l’avait fait il y a un an sur les attaques grossières qui le voyaient en chef de filière de passeurs clandestins. Il assimile le « flot d’injures et de haine », « cette salissure et cette xénophobie », à un « triste spectacle ». « On frôle l’absurde et le ridicule en oubliant que nous sommes bantous et que ces derniers proviennent de la province du Katanga au Congo ». Le pays d’origine de Camille Miansoni.
Il met en perspective « ces insultes à tout va sur les institutions de la République et les représentants de l’Etat à Mayotte », avec les soubresauts de l’Histoire qui aurait pu rattacher Mayotte à l’Union des Comores en 1975 si la France de Giscard d’Estaing n’avait pas décidé du décompte île par île.
Le juriste en liste les effets bénéfiques : un passeport sans restriction de visa, une sécurité militaire, un transfert financier important, des dossiers financés par l’Europe, etc. Un plébiscite qui incite sans doute à voir les manquements sous un autre jour, celui de la dynamisation des volontés, « proposons des solutions concrètes », notamment pour la sécurité physique, il faut « assumer nos responsabilités sans chercher à se victimiser perpétuellement. »
Il semble que l’avocat et homme politique tente d’éveiller les énergies positives.
Lire le Communiqué Elad Chakrina
A.P-L.
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