« Nous vivons dans des conditions inhumaines », a déclaré ce matin l’un des manifestants qui se trouvait devant la mairie de Mamoudzou. Les demandeurs d’asile africains s’étaient en effet regroupés ce matin pour manifester contre leurs conditions de vie difficiles. Beaucoup sont issus de la République démocratique du Congo où ils subissent bien souvent violences et tortures. Ils viennent donc à Mayotte pour y trouver une vie meilleure, mais les conditions d’accueil sont bien souvent insuffisantes. « A notre arrivée, nous sommes reçus par l’association Solidarité Mayotte, mais celle-ci ne nous donne que 30 euros par mois pendant 6 mois, ce qui équivaut à vivre avec un euro par jour. Comment pouvons-nous nous en sortir dans des conditions pareilles ? », explique un autre manifestant.
Les demandeurs d’asile ne peuvent pas travailler
« Nous ne sommes ni une structure, ni une association », explique Bakidi, le meneur du mouvement. « Nous avons simplement décidé de nous réunir pour expliquer aux autorités notre situation difficile. La plupart d’entre nous n’ont ni logement, ni aides sociales et on nous interdit de travailler. Comment pouvons-nous survivre ? », s’interroge-t-il. En effet, beaucoup de ces Africains vivent de petites ventes sur le marché de Mamoudzou et sont régulièrement arrêtés et menottés par la police. « C’est vrai que nous travaillons illégalement, mais comment faire autrement sans aides sociales ? », nous explique encore Bakidi qui affirme qu’on pourrait leur donner du travail comme le nettoyage des rues ou encore de menus travaux d’agriculture afin qu’ils puissent survivre sans sombrer dans l’illégalité. Leur situation est d’autant plus délicate que les Africains sont souvent mal vus par la population mahoraise qui a parfois du mal à les tolérer sur le territoire…
Une réunion avec l’adjoint au maire en charge de la sécurité
Une délégation des demandeurs d’asile africains a été reçue ce lundi matin par l’adjoint au maire en charge de la sécurité. « Il ne nous a pas donné d’espoir », déplore Bakidi. L’adjoint au maire a en effet déclaré que le logement et l’alimentation des demandeurs d’asile n’était pas de son ressort et qu’il fallait voir cela avec l’Etat Français représenté à Mayotte par le préfet. Il a simplement pu assurer aux demandeurs d’asile qu’il allait faire le maximum pour prendre en charge la scolarisation de leurs enfants. Devant cet échec de leurs revendications, les demandeurs d’asile ont décidé d’effectuer une marche vers la préfecture mardi 28 juillet prochain pour s’entretenir avec des représentants de l’Etat en espérant que leurs revendications seront cette fois-ci prises en compte.
N.G
Comments are closed.