C’est un acte de pédophilie particulièrement sordide qu’a eu à juger le tribunal e Mamoudzou ce mercredi 5 août. « Je suis excitée par les filles dès qu’elles sont en âge de comprendre les choses, c’est-à-dire vers 7 ou 8 ans », a déclaré le prévenu Maoulida Ahmed Nasser à la gendarmerie de Sada lors de son audition. Une déclaration particulièrement alarmante que n’a pas manqué de relever le président du tribunal Laurent Ben Kemoun lors du procès. D’autant plus que le prévenu purge déjà une peine de prison pour le viol d’un jeune garçon cette fois-ci. A la barre, le jeune homme âgé de 22 ans a justifié son comportement en expliquant qu’il fumait trop de chimique. « Quand je fume, je fais n’importe quoi », a-t-il déclaré. Une affirmation qui ne tient pas la route selon Laurent Ben Kemoun car tous les fumeurs de chimique ne sont pas attirés sexuellement par les enfants en bas âge…
Une agression sous la menace d’un couteau
Tout a commencé à Sada le 22 juin 2016. La jeune Karima*, âgée à l’époque de 8 ans, était allé chercher du piment chez une voisine avec sa camarade Faouzia*, âgée quant à elle de 6 ans seulement. Dans la rue, Maoulida les interpelle et les force à le suivre dans la brousse en leur disant que si elles ne venaient pas, il sortirait son couteau. Terrorisées, les fillettes ont suivi l’homme qui a alors agressé sexuellement Karima en se masturbant sur elle pendant que l’autre fillette était contrainte de regarder la scène…C’est d’ailleurs le sperme retrouvé sur la culotte de la victime qui a permis, grâce à des analyses ADN, de retrouver Maoulida. Ce dernier avait en effet déjà un casier judiciaire. Soumise à un examen gynécologique, la jeune Karima présentait en outre une lésion au sexe, prouvant que Maoulida s’y était pris de surcroît comme une brute épaisse. Heureusement, les choses ne sont pas allées plus loin et le prévenu s’est abstenu de toute pénétration, comme l’a prouvé l’examen gynécologique de la victime. Celle-ci n’en sort pas moins traumatisée par ce drame. « Pendant 3 mois, ma fille n’a pas dormi et elle avait peur de sortir de la maison », témoigne le père de la jeune fille. « Elle a aussi des douleurs aux jambes perpétuelles depuis ces faits », ajoute-il. Il a donc demandé 10 000 euros de dommages et intérêt pour le préjudice fait à sa fille.
Un prévenu responsable de ses actes
Il a été prouvé grâce à une expertise psychiatrique que Maoulida avait bien toute sa tête même s’il pouvait se montrer dangereux sous l’emprise de stupéfiants. A la barre, il s’est défendu maladroitement. « Je ne sais pas ce qui m’est passé par la tête », a-t-il déclaré. L’assesseur Clara Faure lui a demandé qu’il avait réfléchi à son comportement lorsqu’il était en prison, mais Maoulida n’a entrepris aucune démarche pour se faire soigner de sa pédophilie. Pour la substitut du procureur, Morgane Pajak-Boulet, Maoulida est dangereux et le risque de récidive est élevé. « Votre acte va impacter la vie des deux fillettes à vie, en êtes-vous conscient monsieur ? », a-t-elle demandé à un Maoulida qui est resté muet devant la question…Elle a donc requis 7 ans de prison ferme avec mandat de dépôt. Le tribunal a quant à lui été un peu plus clément puisqu’il a réduit la peine à 5 ans. Le coupable est en outre tenu de payer les 10 000 euros de dommages et intérêts à la victime et est soumis à une obligation de soins psychologiques pour tenter de lui faire passer l’envie de s’en prendre de nouveau sexuellement à des enfants.
N.G
* Les prénoms des victimes ont été modifiés
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