« Au lundi 5 octobre, la consommation journalière totale, 34.464 m3/j, est supérieure à la consommation constatée avant le début des coupures d’eau, 34.420 m3/j », indiquait la préfecture ce lundi dans un communiqué. Et sur les 7 derniers jours, elle aurait même bondi de 310m3 par jour. A ce rythme là, nous allons être noyés en pleine période de vaches maigres ! Nous avons donc contacté la société Vinci Construction, qui gère par sa filiale la Société Mahoraise de Eaux (SMAE), la distribution d’eau potable, pour identifier les fautifs.
Frédéric Guillem, son directeur, nous rassure tout de suite: « La consommation d’eau du territoire est stable. Les volumes supplémentaires qui apparaissent dans le dernier Cons’eau proviennent de l’approvisionnement des réservoirs de tête qui étaient en réparation. » Le niveau à venir de la consommation devra donc tenir compte de ce différentiel.
Les coupures répétées de la zone du Grand-Mamoudzou et de Petite Terre le mois dernier, avaient paralysée l’approvisionnement en eau potable de nombreux habitants vivant sur les hauteurs. « Nous avions eu des casses et des problèmes techniques que nous avons réparés. Ensuite, il a fallu remplir ces réservoirs de tête pour de nouveau délivrer de l’eau courante à ces habitations. La surconsommation cette semaine est donc liée à ce remplissage, c’est un rattrapage. Il n’y a cependant rien d’alarmant, tout le monde doit poursuivre ses efforts, car nous sommes sur la bonne voie ».
Éviter d’épuiser les retenues
Rassurant. Mais l’organisation des coupures reste difficilement compréhensible, et n’a d’ailleurs fait l’objet d’aucune explication, si ce n’est celle de couper pour une nuit les fuites potentielles sur chaque zone. En dehors de ça, chaque foyer va remplir des bassines pour anticiper la coupure, et différer les machines ou la cuisson du riz. L’eau sera de toute façon consommée.
Frédéric Guillem revient sur la logique adoptée : « A Mayotte, nous avons plusieurs sources d’approvisionnement en eau. Nous sollicitons à 70% les retenues collinaires, à 23% les forages et à 7% l’usine de dessalement. Le fait de couper une zone, nous permet de moins tirer sur les réserves, notamment les retenues collinaires, que nous voulons épargner le plus possible. Nous puisons donc sur les forages et les rivières, parce que quand les retenues collinaires seront épuisées, nous n’aurons plus que 30% de la ressource pour nous approvisionner. »
Il faut donc continuer les gestes qui économisent la ressource, en prenant le strict nécessaire au robinet, en ne laissant pas couler les douches inutilement, et en cas de stockage, en la réutilisant intelligemment.
Anne Perzo-Lafond
Comments are closed.