Sexualité, puberté, addictions, droits des enfants…Régulièrement, la Maison des Adolescents accueille des jeunes à Cavani pour aborder avec eux les sujets qui les touchent. La semaine dernière, cette antenne de l’association Mlezi Maore a voulu aller plus loin en leur offrant une formation. Le but : qu’ils deviennent eux-mêmes des ambassadeurs, capables de parler de ces thématiques et d’aider les gens autour d’eux.
« C’est nous qui avons demandé cette formation » explique l’un des jeunes. Le séjour dure une semaine, rassemblant une bonne dizaine de jeunes de 16 à 22 ans. Il a lieu sur la plage de Mtsangabeach, qui comprend un espace d’accueil pour les groupes. Ce temps permet aux animateurs de mettre en place des ateliers ludiques afin que les jeunes assimilent plus facilement des connaissances sur des sujets-clés, comme les addictions ou le droit des enfants.
Les adolescents voulaient aussi comprendre comment les éducateurs, les psychologues et les autres professionnels de la MDA agissent. La structure rassemble en effet des pôles très divers, allant de l’éducation à la médiation aux familles, en passant par des accompagnements scolaires ou thérapeutiques. En se familiarisant avec son fonctionnement, et en apprenant à connaître d’autres associations, les jeunes deviennent capables d’orienter à leur tour les gens par rapport à leurs besoins.
Franchir le pas
Par ailleurs, la formation comporte une pratique de l’oral. S’exprimer en public, aller au contact des gens, mettre à l’aise son interlocuteur… autant de compétences qu’il s’agit d’acquérir. « Certains jeunes ont des facilités pour aller à la rencontre des personnes, mais d’autres sont plus réticents. Cette formation leur permet d’essayer de passer ce cap, d’aller voir les gens sans avoir peur » souligne un éducateur.
En quelques jours, les encadrants observent déjà des changements. « Au début, une des jeunes n’osait même pas lever la main pour dire ‘j’ai pas compris’. Maintenant elle arrive à parler devant tout le monde. C’est un grand pas pour elle. »
Une expérience collective, durant laquelle les jeunes vivent en groupe, dorment sous la tente, se répartissent les tâches, travaillent en équipe. « C’est un travail en commun. Il y a des moteurs dans le groupe, qui donnent confiance aux autres pour s’exprimer. »
Pour les jeunes, se retrouver dans ce cadre leur offre une occasion de s’évader d’un milieu familial souvent compliqué. « Le temps passe trop vite ici ! » confie une jeune fille. « On aimerait que la formation dure un mois… ».
Marine Wolf
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