De la prison au CRA sans passer par la case départ, c’est la promesse d’une nouvelle convention signée ce jeudi entre la préfecture et le centre pénitentiaire de Mayotte. “Des délinquants qui sortent de prison et qui n’ont pas de droit à rester sur le territoire, il faut qu’ils soient éloignés immédiatement” indique le préfet Jean-François Colombet pour qui “la sécurité a un coût mais n’a pas de prix”. “Celui qui a commis une faute mais qui n’a plus de droit sur le territoire mahorais, on saura qu’il n’y est plus. Jusqu’à présent quelques fois, ils sortaient et on ne les retrouvait jamais, c’est compliqué. Avec cette convention les choses seront parfaitement coordonnées.”
La convention est déjà “effective depuis quelques semaines” et “marche bien” assure le préfet selon qui “entre cinq et dix” détenus sont ainsi reconduits chaque mois à leur sortie de prison, avec une perspective de 150 par an.
“Gérald Darmanin le ministre de l’Intérieur nous a demandé d’être très vigilants là dessus (…) ce n’est pas un public anodin. Ils ont perdu leur droit au séjour, soit parce que je l’ai décidé, soit parce que le juge a prononcé une interdiction de territoire. Ils iront directement de la prison au CRA et du CRA au bateau.”
Selon le préfet “c’est un sujet qui traine depuis des années, qui a été mal traité. Quelqu’un qui a purgé sa peine il a le droit d’être libre, mais d’être libre dans son pays, pas à Mayotte.”
Cette mesure pourrait monter en puissance alors que le préfet Jean-François Colombet prévoit de retirer des titres de séjour à certains délinquants -ou leurs parents-.
Le préfet rassemble ainsi à Mayotte la commission des titres de séjour pour étudier des retraits à titre répressif. Par exemple “un employeur qui embauche des étrangers sans titre, c’est illégal, ça tombe sous le coup de la loi, moi je peux lui retirer son titre de séjour”.
Sur le fonctionnement, le directeur de la prison alertera la préfecture à chaque fois qu’un détenu étranger sera sur le point d’être libéré. S’il est en situation irrégulière “quand il sort on le place directement en rétention au lieu de le lâcher dans la nature”.
Selon l’administration pénitentiaire, à peine plus de 50% des détenus de Majicavo sont étrangers, en situation régulière ou non, soit une proportion similaire à la population générale de l’île.
Y.D.
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