Un à un, les camions remplis de détritus, déchets verts et autres tôles tordues quittent le site, aussitôt remplacés par d’autres qui sont à leur tour remplis par de larges tractopelles en action dès l’aube. Sur ce terrain attenant à l’école Kaweni Poste, c’est une page peu glorieuse qui se tourne.
Cette opération “s’inscrit dans un dispositif plus global mis en place par la municipalité dans le quartier. Le point de départ c’est l’intrusion dans l’école de jeunes parfois armés qui causaient des troubles, qui ont entraîné un droit de retrait des enseignants” explique le commissaire Halm, patron du commissariat de Mamoudzou.
Pour sécuriser le secteur, des EMS (équipes mobiles se sécurité) du rectorat, des services civique de la police et des policiers nationaux et municipaux ont d’abord été mobilisés. “Dans un deuxième temps on s’est rendu compte avec la mairie que sur la parcelle à côté, des habitants avaient installé du bétail et que des jeunes y trouvaient refuge et se regroupaient, les mêmes qui s’introduisaient dans l’école”. Comme la parcelle appartient à la mairie “elle a décidé de nettoyer cette parcelle et la police nationale sécurise cette action” poursuit le commissaire.
Pour lui, cette action est “un bon pas sur le quartier” avec un terrain “source de problèmes”. “Les difficultés étaient doubles, avec les intrusions dans l’école et des agressions commises par des jeunes”.
Malidi Saïd, conseiller délégué en charge de la sécurité à la Ville de Mamoudzou chapeautait les opérations. Dans le vacarme assourdissant des tronçonneuses et de la pelleteuse, il explique l’urgence de cette action. “Autour de ce lieu nous avons 6 établissements publics, fréquemment envahis par des jeunes avec des chiens” explique aussi ce dernier. Si la police exclut tout “squat” du site, la mairie elle estime que des jeunes “dormaient dedans, il y a des matelas partout”. Des bâtiments en construction ont pu être occupés, mais il n’a pas été considéré qu’il s’agissait “d’habitat”.
Des effectifs de police conséquents ont été déployés, dont un équipage cynophile car “on s’est rendus compte que des jeunes utilisaient des chiens pour commettre leurs exactions. Ici on a répertorié jusqu’à 18 chiens” compte le commissaire, quand l’adjoint à la sécurité dit en avoir vu “une trentaine” en arrivant jeudi matin sur le site. Ces derniers n’ont toutefois pas pu être récupérés. Une convention est à l’étude avec “une société”, sans doute la fourrière de Gueules d’Amour, pour permettre la capture des chiens sur Mamoudzou, précise la mairie.
Y.D.
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