« Après des débuts timides, la déchetterie mobile de Petite-Terre mise en place depuis dix mois commence à obtenir un certain succès », a déclaré Chamsia Mohamed, la présidente de la commission transition énergétique et qualité environnementale. Et, de fait, depuis sa mise en place sur le site de l’ancienne aérogare de Pamandzi, cette déchetterie a fait se déplacer 131 usagers et 43 foyers ont fait appel à des transporteurs privés pour acheminer leurs déchets sur le site. Ses deux bennes ont récolté 13,8 tonnes de ferraille, 11 tonnes d’encombrants et 1,5 tonnes de déchets verts soit 26 tonnes de déchets en tout pour la période de mars à novembre 2020.
Une solution provisoire
Cette déchetterie mobile comporte deux bennes mises à la disposition des usagers tous les derniers samedis du mois et ôtées ensuite. Il s’agit d’une solution provisoire imaginée par les élus de la communauté de communes de Petite-Terre en attendant la mise en place d’une déchetterie fixe par le Sidevam. « Force était de constater que le Sidevam n’a pas été efficace jusqu’à présent pour gérer les déchets sur Petite-Terre. La situation des encombrants sur notre territoire était catastrophique, il fallait donc agir ! », a affirmé Chamsia Mohamed. Un avis partagé par Saïd Omar Oili, le président de la communauté de communes de Petite-Terre, qui a déclaré être « très fâché contre le Sidevam » qui donne l’impression de « ne pas respecter le territoire de Petite-Terre ». En effet, cela fait plusieurs mois que les élus demandent une séparation entre la collecte et le traitement des déchets et la décision n’a toujours pas été prise malgré trois délibérations. En attendant, les déchets continuaient à s’accumuler dans la nature avant la mise en place de la déchetterie mobile. Une situation inacceptable pour Saïd Omar Oili qui a pour ambition de développer le tourisme et de faire de Petite-Terre « la pépite de Mayotte ».
Cette déchetterie, la 2ème du genre sur l’île après celle de Sada, vient s’inscrire en complément de la collecte porte à porte du Sidevam. Elle s’occupe de collecter les encombrants, la ferraille et les déchets verts qui sont ensuite renvoyés vers leurs filières respectives de traitement. Elle comporte deux bennes de 15 à 30 m3 selon les mois, prêtées par l’entreprise Star Mayotte. En outre, tous les mois lors de son ouverture, des stands de sensibilisation des usagers à son utilisation sont animés par des associations environnementales telles que Oulanga na Nyamba ou Mayotte Nature Environnement. « Il s’agit de créer tous les mois un véritable rendez-vous citoyen », a précisé Chamsia Mohamed qui se bat avec les autres élus pour que la déchetterie soit mise en place non plus une mais deux fois par mois.
Bientôt une déchetterie fixe
Présent à ce bilan des dix mois de la déchetterie mobile, Chanoor Cassam, le DGS du Sidevam, nommé par la nouvelle équipe, a affirmé qu’une déchetterie fixe serait mise en place sur Petite-Terre dans trois ans au plus tard. « Nous avons eu des soucis organisationnels au niveau de nos services et moyens, mais le projet est désormais en cours », s’est-il justifié. Des discussions sont en cours pour qu’une partie du terrain des Badamiers, mis à la disposition du SMEAM pour construire une station d’épuration, serve à accueillir la future déchetterie fixe. En attendant, Chanoor Cassam a affirmé que l’idée d’une déchetterie mobile était excellente et que SIDEVAM comptait en mettre une en place dans chaque interco dès 2021.
Nora Godeau
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