“Les paroles c’est bien, les actes c’est mieux”. La formule chère au préfet Jean-François Colombet n’est pas qu’un effet de mots, elle rappelle que le contrat d’objectifs signé ce jeudi par le président de la CAPAM est d’abord un engagement, qui devra être suivi d’effets.
Ainsi, si le contrat d’objectifs et de performance est une obligation légale pour la chambre d’agriculture, elle prend à Mayotte une valeur particulière, après des années moribondes pour la Chambre qui doit désormais se “redresser” dixit le préfet.
“On a pu croire un temps, peut-être le croit-on encore, qu’on peut impulser une politique publique sans avoir des gens qui facilitent, qui accompagnent, c’est exactement le rôle de la chambre d’agriculture de Mayotte” exprime le préfet qui avec ce contrat “consacre la relance de la chambre”. “Le territoire a besoin d’une chambre d’agriculture forte”.
D’autant poursuit le préfet que “les attentes sont fortes sur les filières animales et végétales à Mayotte” et “que Mayotte, territoire qui souffre, a besoin que nous puissions améliorer nos performances sur l’accompagnement agricole et rural”. Ainsi “nous signons autre chose qu’un document technocratique imposé par la loi. C’est bien plus que la déclinaison de la loi, c’est un espoir, un élan, et un appel à la mobilisation générale pour l’agriculture (…) nous bâtissons quelque chose, nous avons tous en mémoire les difficultés que la chambre a rencontrées. Considérons aujourd’hui que c’est la nouvelle chambre qui signe ce document qui ne doit pas rester lettre morte”. Et de promettre un comité de pilotage qui, réunis deux fois par ans, s’assurera que les actions promises seront bien mises en oeuvre.
Six axes, 29 projets
Ces promesses se déclinent en six grands axes totalisant 29 actions : le développement économique des entreprises notamment des aides à l ‘installation et à la comptabilité, l’amélioration des filières animales (notamment bovins et viande et chèvre de Mayotte) et végétales (vanille, ylang, agrumes et cultures vivrières), les formalités et l’animation rurale (accompagner les agricultures pour formaliser leur activité et permettre un accompagnement collectif par zones ou par thématiques), la pêche et l’aquaculture (avec la mise en place rapide d’une structure fonctionnelle pour accompagner les pêcheurs) et les fonctions support avec une réorganisation de la CAPAM.
L’apiculture est également visée par la volonté de développement de la CAPAM qui veut surfer sur l’existence d’un cheptel d’abeilles qui “compte parmi les plus sains au monde”.
Pour le président Saïd Anthoumani ce contrat tripartite est une bonne nouvelle. “Depuis notre arrivée à la mandature nous avions fait le constat de problèmes de gouvernance et de gestion, l’institution était au point mort, on ne savait plus qui était à la tête de quoi. Il s’agit désormais de relancer les filières et d’améliorer la situation sur le terrain : alimentation, sécurité des agriculteurs, toutes les difficultés remontées par les agriculteurs.”
Y.D.
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