Le taux de chômage important à Mayotte, qui oscille autour de 30%, est en deçà de la réalité puisqu’un grand nombre de personnes concernée ne sont pas inscrites à Pôle emploi. Le fameux halo qui tend à se réduire d’une année sur l’autre. Pour faciliter les démarches et inciter à une recherche active d’emploi, un dispositif a été mis en place depuis plusieurs années sur l’ensemble du pays, l’accompagnement global. Financé par le Fonds social européen (FSE), il s’agit d’accompagner la personne en recherche d’emploi en tenant compte des difficultés rencontrées : financière, transports, familiale, économique, sociale, etc.
A Mayotte, la mesure avait déjà été testée en 2015, mais faute de moyens humains, avait été abandonnée. L’accompagnement global est de nouveau au programme, avec une formalisation à travers une convention signée entre Pôle emploi et le conseil départemental. Présentée ce lundi par Flaccine Daniel, Chargée de relations partenariales à Pôle emploi Mayotte : « Nous expérimentons le dispositif sur un an en mettant les moyens cette fois », nous explique-t-elle.
Des conseillers itinérants
Deux conseillers Pôle emploi ont été alloués à temps plein à ce nouveau dispositif, des recrutements ont été effectués pour les remplacer, et du côté du Conseil départemental, le temps de travail des conseillers a été fractionné pour permettre cet accompagnement. Ce sont 140 demandeurs d’emploi qui sont ciblés, « au minimum et pour commencer », avec des profils correspondant, « nous examinons les freins périphériques à leur recherche d’emploi, établis lors du diagnostic d’inscription, qu’ils soient financier, du logement, de la santé, des transports, etc. Ensuite, le demandeur d’emploi doit adhérer au dispositif proposé. La sélection se fait sur ces deux critères. »
Pôle emploi n’a pour l’instant que deux antennes sur le territoire, Mamoudzou et Dzoumogne, avec des permanences ailleurs. Les conseillers ne resteront pas les deux pieds dans le même sabot, assure-t-elle, « ils ne sont pas fixés sur leur poste. Sur les deux antennes, ils pourront se déplacer et recevoir les demandeurs d’emploi dans les UTAS proches. »
Dans un an, un bilan sera dressé : « nous évaluerons avec le Département le nombre de demandeurs d’emploi accompagnés, les actions menées, la période d’accompagnement de 6 mois, et le résultat. C’est à dire, s’il y a sortie en emploi ou en formation qualifiante, ou si au contraire, il y a abandon et rupture. Nous devrons alors en tirer des conclusions, et voir dans quel cadre reconduire le dispositif. »
Anne Perzo-Lafond
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