Mayotte a été dotée cette semaine de moyens supplémentaires pour permettre de renforcer la prise en charge médicale des patients dont une centaine est actuellement hospitalisée. C’est beaucoup plus que la première vague. Etant donné que les capacités hospitalières régissent la gestion de la maladie, leur insuffisance à Mayotte a incité le préfet à confiner. On attendait donc des mesures fortes de ce côté.
Depuis le 29 janvier, des renforts de la réserve sanitaire ont été dépêchés pour renforcer les équipes hospitalières qui assurent les tests en laboratoire, prennent en charge les patients en service médecine COVID et au service de réanimation.
Parallèlement, une équipe du Service de Santé des Armées (SSA) a été déployée à Mayotte le 7 février, avec 31 personnels soignants, soutenus par 8 militaires du Régiment médical de l’armée de Terre. Plus d’une tonne de fret du MMR (matériel biomédical, consommables spécifiques et capacité de maintenance préventive des appareils nécessaire à la surveillance d’un patient en réanimation) a également été acheminée à Mayotte. Ce matériel déployé permet de prendre en charge simultanément 5 patients supplémentaires.
« De nouveaux renforts du SSA seront envoyés à Mayotte afin d’armer 5 autres lits de réanimation à l’hôpital de Mamoudzou », informent les ministres.
Des évacuations sanitaires de patients en réanimation ont également débuté vers La Réunion, même si on assiste à un regain de l’épidémie dans le département voisin.
L’heure de gloire de l’hôpital de Petite Terre ?
Face à l’augmentation quotidienne des hospitalisations, le gouvernement étudie les pistes pour augmenter les capacités du CHM. « Une mission d’évaluation pour étudier la mise en place d’un Élément de Sécurité Civile Rapide d’intervention Médicale (ESCRIM) sera envoyée à Mayotte dès ce vendredi », et, sous réserve d’un avis favorable de la Commission de Sécurité, le nouvel hôpital de Petite Terre, non encore inauguré, et destiné initialement à des soins de suite et de réadaptation, « pourrait à terme accueillir 40 patients soignés à l’hôpital de Mamoudzou, afin de soulager les personnels soignants qui sont mobilisées avec courage et professionnalisme depuis le début de la crise sanitaire. »
Au sujet des motifs impérieux qui posent problème, une clarification est en cours sur la liaison Mayotte-La Réunion, avec « la mise en place d’une procédure d’examen dans les 48 heures précédant le vol des justificatifs de motifs impérieux par les services de l’Etat, ainsi que des conditions de réalisation de leur isolement prophylactique ». Il faut évidemment l’étendre aux liaisons Mayotte-Paris. Cela permettrait de trier le vrai du faux, d’éviter les départs en vacances déguisés alors que le travail de tous est nécessaire sur place, tout en assurant l’envol de ceux dont le motif impérieux ne fait aucun doute.
Enfin, au sujet de la vaccination, le Conseil de défense et de sécurité nationale a entériné « une accélération de la livraison des doses de vaccins Pfizer à Mayotte afin de pouvoir vacciner l’ensemble de la population prioritaire au plus tôt, et ainsi renforcer la protection des populations ». La prochaine livraison est prévue le 15 février. Dominique Voynet a déjà annoncé ce mercredi l’arrivée de 30.000 doses supplémentaires.
A.P-L.
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