Cette deuxième vague a été particulièrement sévère, rappelait le préfet qui souligne les 73 décès pendant le confinement, et Jean-François Colombet adresse sa “compassion envers les familles. Plus de 100 personnes ont été EVASANE vers La Réunion”.
L’heure est au satisfecit. “Le confinement a marché!”. Un succès pour trois raisons, expliquait le représentant de l’Etat: “Il a empêché le brassage cultuel car le grand cadi et le conseil cadial ont adopté une posture responsable, avec les maires qui ont été attentifs à appliquer l’arrêté préfectoral en fermant les mosquées. Je sais que parmi les 375 de Mayotte, certaines, une minorité ont ouvert. Nous avons également évité le brassage festif, les grands mariages, les voulés. Et enfin, nous avons évité le brassage scolaire”. Pour le préfet, ce n’est pas le milieu scolaire qui est en cause, “les protocoles mis en place par le recteur ont fonctionné”, mais “les échanges” entre des centaines d’enfants.
Un effort collectif qui a fonctionné, “la droite d’incidence est baissière. Le taux d’incidence qui était de 440 cas au moment du confinement, a connu un pic de 930 cas, et sur certaines commune à 1.500 cas. Aujourd’hui, nous sommes sous la barre des 230, proche des 219 de la moyenne nationale”. Même effet kisscool sur le taux de positivité, 13%, “mais au dessus des 7% de moyenne nationale. Le R0 était à 1,47 lors du confinement, il est à 0,47 aujourd’hui.”
“Nous avons remporté ensemble une première bataille, grâce à l’engagement des soignants, du service de santé des armées, de la réserve sanitaire, de l’ESCRIM”. Le préfet salue l’engagement des enseignants “qui ont assuré la continuité pédagogique.”
Eviter à tout pris une 3ème vague
Sortir du confinement est donc d’actualité, tout en restant vigilant sur une situation qui “reste sérieuse”. En raison de la situation à La Réunion. “Nous en pouvons pas nous permettre de rester sur un plateau élevé, en raison de la saturation du CHU à La Réunion. Le taux d’incidence y est de 130”. Une 3ème vague serait donc fatale aux capacités hospitalières régionales. Une EVASAN vers Paris serait “prendre de gros risques”
Après avoir consulté la DG de l’ARS, les élus, les cadis, les syndicats les chefs d’entreprise et en concertation avec le gouvernement, le préfet décide de la levée du confinement le lundi 15 mars à 4h du matin. Un couvre feu sera mis en place de 18h à 4h du matin y compris le week-end.
Les écoles primaires ouvriront dès le lundi 15 mars avec un protocole sanitaire strict, et les collèges et lycées en demie-jauge en alternance sur une semaine. Les 73 mosquées du vendredi recevront les fidèles un jour par semaine, le vendredi donc, avec une jauge, et avec un protocole sanitaire strict. Les églises seront ouvertes le dimanche exclusivement, avec les même conditions sanitaires.
Les commerce pourront ouvrir avec une jauge, avec respect des protocoles sanitaires. Les bars et les restaurants resteront fermés une semaine, voire deux, en fonction de l’évolution de la maladie.
Les entreprises doivent privilégier le télétravail. Les guichets au public ouvriront le 22 mars avec un protocole très strict.
Décalage progressif du couvre-feu
Un nouveau point sera fait vendredi prochain. Si l’on va vers le mieux, le 22 mars, le couvre-feu sera décalé à 20h, et les restaurants ventilés en plein air “pourront éventuellement rouvrir”.
Le 29 mars, si la situation évolue favorablement le couvre feu sera repoussé à 22h30, avec ouverture des bars et restaurant.
“Si tout va bien, le 4 avril, une semaine avant le ramadan, nous pourrons rouvrir les lieux de culte et lever le couvre-feu et autoriser les moments festifs.”
Maintenant, il faut “gagner la guerre”, souligne le préfet. “Si on ne fait pas la fête chez soi, si on ne va pas à la mosquée en cachette et qu’on porte le masque, nous la gagnerons, et nous pourrions être les premiers à le faire.”
Les rassemblements de plus de 6 personnes restent interdits. L’activité sportive en plein air n’est pas interdite, les plages sont donc accessibles, “mais pas pour des fêtes”. Les sanctions vont continuer à pleuvoir, “nous en sommes à 3.500 PV de 134 euros”.
En ce qui concerne les voyages hors Mayotte, pas question de rétablir pour l’instant les lignes entre l’Afrique continentale de l’Est, Madagascar et les Comores, “ce serait prématuré”. Pour les compatriotes bloqués dans ces pays, toutes les semaines une trentaine sont rapatriés avec des tests au départ et à l’arrivée. Mais ils doivent se faire connaitre auprès des ambassades de ces pays”.
Sur les motifs impérieux, nous appliquons les textes nationaux, et ils restent en vigueur en raison de la circulation des variants.
Consulter l’infographie Poursuivre le freinage de la circulation du virus à Mayotte
Anne Perzo-Lafond
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