C’est la première cuvée du genre. À travers son arrêté du 9 mars, le ministère de l’Éducation nationale a fixé le nombre et la répartition des postes ouverts au concours du nouveau Capes mahorais : 14 postes en mathématiques par la voie externe et 16 de la même matière, 20 en lettres pour la voie interne. Un concours, dont les premières épreuves sont programmées pour la fin mai, qui a de spécifique le fait d’être passé à la suite d’une licence. Avant les deux ans de formation en master donc, contrairement à ce qui se pratique au niveau national. De quoi permettre un recrutement plus large au sein du vivier mahorais (le concours peut toutefois être passé à Paris et à La Réunion), mais surtout compenser plus rapidement le manque de personnel.
« On a repris ce qui se passait auparavant au niveau national, c’est à dire que la première année de master comprendra des stages d’observation et la seconde un poste en responsabilités à mi-temps. Au niveau national, cette prise de responsabilités ne se fait que par bénévolat », détaille le recteur Gilles Halbout, satisfait d’avoir « remporté cette bataille ».
« Le certificat n’est pas donné à la fin »
Autre différence, et pas des moindres, les étudiants bénéficieront du statut de « fonctionnaires stagiaires » le temps de leur formation. Avec un salaire et un avancement de carrière donc. De quoi susciter des vocations, comme c’est l’objectif, mais avec une contrepartie : « à la fin du master, la première affectation sera forcément à Mayotte. Ce qui est bien normal car l’objectif est que cette démarche d’attractivité bénéficie au territoire », fait valoir Gilles Halbout. Qui souhaite toutefois mettre les points sur les « i ».
D’abord, « ce n’est absolument pas un concours au rabais comme on a pu l’entendre. Le concours est certes différent puisqu’il est passé avant les deux ans de master mais ce dernier n’est pas donné à la fin, il faut faire ses preuves au long des deux ans », insiste le recteur. Deuxième objet de précision : « le certificat n’est pas différent de celui du niveau national. Le statut est le même, la seule différence réside dans le fait que les néo-titualaires passeront leurs premières années à Mayotte. » Et ce ne serait là que justice à entendre Gilles Halbout : « finalement ça ne fait que compenser le fait que lorsqu’une personne passe le concours en métropole, elle ne puisse pas être affectée d’office en outre-mer ».
Doubler le nombre de places en 2022
Compensation, encore, à travers le choix des filières ouvertes pour ce premier concours. On privilégie les maths et les lettres, en tension au niveau national et en manque de titulaires au niveau local. Et avec 36 places au concours interne, « on souhaite fidéliser et titulariser nos contractuels. Cette voie interne leur permet un format d’études un peu plus
allégé ».
« Pour 2022, on souhaiterait au moins doubler le nombre de places, mais cela dépend aussi des capacités d’accueil du CUFR », envisage Gilles Halbout. « L’objectif serait d’aller au bout de la démarche pour la filière lettres en l’ouvrant au concours externe et d’ouvrir en priorité des places en Histoire-Géographie, en SVT puis en Anglais », détaille le recteur qui souhaite à travers cette démarche susciter des vocations « par exemple chez les étudiants en licence de biologie au CUFR » et « déprécariser les contractuels ». Une dernière volonté chère aux syndicats mahorais. Lesquels ont également demandé à ce que les filières technologiques soient de la partie. « C’est une très bonne idée car on a une forte représentativité de ces filières sur le territoire; c’est très pertinent. Il faut voir ce qu’on peut mettre en place mais je tablerais sur une ouverture en 2023 », réagit le recteur.
G.M.
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