“Je compte sur votre concours monsieur le sénateur”. En recevant Thani Mohamed Soulihi à la mairie de Dembéni, le maire Moudjibou Saidi ne cachait pas son intention : convaincre le parlementaire d’appuyer les projets communaux auprès du gouvernement, et faciliter les financements d’Etat. “Sans oublier les financements européens” conseillait aussi l’élu du Palais du Luxembourg, sur la même longueur d’onde. “On s’était promis que je viendrais après les élections, voir les projets et les appuyer” rappelait alors le sénateur soucieux d’en faire autant “pour toutes les communes de Mayotte”.
A Dembéni, les projets présentés se déclinent en 7 grands axes : le vivre ensemble, les jeux des Îles 2027, l’extension des locaux de la mairie, la redynamisation de Tsararano, la réfection des voies secondaires sur 5km de voirie, l’amélioration du cadre de vie et le label Ville Numérique.
Le volet le plus coûteux, c’est celui relatif aux jeux des îles. 23 millions d’euros sont prévus pour bâtir un complexe sportif mais aussi une piscine en mer. Et tant pis si 2027 est un horizon optimiste pour voir les jeux organisés à Mayotte. “On en a aussi besoin pour nos enfants” souligne le maire. Ce dernier rappelle que les jeunes de la commune ont d’eux-mêmes clôturé un terrain de foot avec des bambous.
Le vivre ensemble passera par un vaste programme de logements, notamment des logements sociaux prévus à Ongojou mais aussi une maison France Services à Tsararano, hub routier qui a vocation à devenir un coeur de service pour tous.
C’est aussi à Tsararano que déménage la police municipale, dont le nouveau poste doit être inauguré le 18 mai avec le préfet. Y seront évoqués les effectifs de police, portés à 20 agents soit 6 de plus en 2020, et son armement, puisque la Ville a formé ses policiers au port d’armes létales qui ont été livrées.
La sécurité passera aussi par la protection des groupes scolaires, qui seront reclôturés et équipés de murets. Le maire dressait le constat alarmant de “nombreuses intrusions” dans ces locaux éducatifs.
Ensuite, “un des gros enjeux” pour la Ville, c’est le “cadre de vie”. Cela peut sembler ironique, mais ce volet passe par 3,7 millions d’euros de réfection des cimetières communaux. “A terme, il faudra un règlement de cimetière, un ossuaire, c’est la responsabilité pénale du maire” indiquait Jamed Bendabri, directeur général des services municipaux. Le maire soucieux aussi d’aménager “des cimetières non musulmans”. “Merci d’avoir pensé à la vie dans l’au-delà des personnes d’une autre obédience que la nôtre” saluait le sénateur Thani évoquant “des projets pensés dans l’intérêt général de toute la commune”, qu’il qualifiait de “commune phare” portée par le CUFR.
Le centre universitaire est d’ailleurs un moteur pour une autre grande ambition de la municipalité : faire de Dembéni une “Ville Internet”, un label qui récompense les communes les mieux connectées. Haut débit, Wifi dans les lieux publics, accès aux services en ligne sont autant de critères qu’il faudra développer pour obtenir cette labélisation.
Et le maire de balayer par avance l’accusation qui pourrait lui être faite de lancer pléthore de projets avant de refiler le bébé aux suivants. “L’ensemble de ces projets doit être réceptionné lors de la mandature 2020-2026” assure-t-il, sous le contrôle de son DGS qui évoque un calendrier spécialement pensé pour rendre la chose possible.
Y.D.
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