Coup de com pour les uns, aide bienvenue pour les autres. L’enveloppe FEAC des ministères de la Culture et des Outre-mers d’un demi million d’euros sera cet été portée à plus d’un million d’euros annonce un communiqué du ministère des Outre-mers.
“Le FEAC a souhaité, cette année, soutenir particulièrement les projets intervenant dans le domaine du spectacle vivant. Les compagnies, festivals et artistes étant particulièrement fragilisés par la crise sanitaire, le soutien des deux ministères, à travers ce fonds, vise à leur permettre de faciliter la reprise de leur activité. Ce sont ainsi plus de 525 000 euros qui seront versés aux associations porteuses de ces projets, basées en Outre-mer et dans l’Hexagone.
Une seconde campagne de subventions sera annoncée cet été pour un montant équivalent, portant à plus d’1 million d’euros les crédits du FEAC pour 2021.”
Une formulation qui laisse entendre une aide nouvelle, or celle-ci existe depuis plusieurs années. “Ce qui a changé c’est l’enveloppe qui permettra d’aider plus d’associations. On peut souligner cette reconsidération à la hausse” salue Del Zid, président de l’association Milatsika et organisateur du festival du même nom.
Avec cette enveloppe orientée vers le spectacle vivant, l’association mahoraise percevra 15 000€, un montant dans la moyenne haute des dernières années qui avaient vu le festival doté d’aides allant de 8000 à 20 000€.
“Dieu merci toutes les aides que l’on a demandées ont été accordées, ce qui va permettre d’avoir une assise financière pour repartir après une année 2020 chaotique où toutes les activités ont été suspendues. Là les choses sont sur la bonne voie. La seule contrainte c’est le fait que l’institution nous autorise à faire le festival ou pas. Mais en termes opérationnels, on est prêts à repartir, financièrement comme logistiquement. On a eu des aides de la DAC, du FEAC, du Département…” poursuit l’artiste.
Des aides qui permettront de tenir cette année même avec des jauges serrées en termes de distanciation physique. “Ce qui se dessine pour le festival en plein air, c’est 4m² par personne en plus du masque, et en salle c’est 35% de la jauge. Si on s’en tient à cela, économiquement c’est pas tenable, sauf si on compense avec des aides. Aujourd’hui je serais en mesure d’organiser avec cette jauge, mais pour l’édition suivante il faudra d’autres dispositifs, c’est tenable une fois car on n’a que des bénévoles et pas de salariés, mais pas deux fois” prévient Del Zid. Ce dernier déplore toutefois la discrimination dont fait l’objet le territoire en matière d’aide aux organisations artistiques.
“La difficulté, c’est qu’il y a beaucoup de dispositifs d’aides au niveau national et ultramarin mais Mayotte n’en bénéficie pas, le FEAC est la seule qui existe. Or il existe le CNM, centre national de la musique avec plusieurs dispositifs d’aides, aux structures, aux projets, à la mobilité, mais Mayotte est le seul territoire où on n’en bénéficie pas faute de cadre juridique. Cela devient frustrant voire révoltant”.
En tout cas pour cette année, l’aide FEAC permet de mettre le festival sur la bonne voie.
“Si tout se passe bien il se tiendrait les 14, 15 et 16 octobre 2020 à Chiconi et le programme est déjà acté sur le site du festival www.festivalmilatsika.com.”
Seule incertitude : les artistes étrangers qui pourraient avoir des difficultés à voyager.
“Il reste une difficulté sur les frontières notamment avec l’Afrique et Madagascar où c’est difficile. Si ça ne se débloque pas il faudra trouver d’autres alternatives, on prendra une décision en ce sens d’ici juillet” précise l’organisateur du festival.
Y.D.
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