Une habitante de Combani, une quarantaine d’année, près du barrage
« J’étais censée aller au travail ce matin, mais je reste ici pour soutenir. C’est une bonne chose suite aux violences, car nous en avons ras-le-bol des violences. Et nous sommes aussi fatigués qu’on stigmatise les villages de Combani, Miréréni et Kahani. Nous n’avons pas l’impression d’être soutenus par les politiques, et les barrages sont la seule solution pour nous exprimer, pour attirer l’attention. Nous avons quand même atteint une extrémité, avec des morts ! »
« Pour avoir un impact, il fallait peut-être que le collectif inclue les habitants de chaque village, pour avoir une certaine cohésion entre nous. Certains n’étaient même pas dans la confidence et ont été pris au dépourvu ce matin. On trouve ça assez dommage. »
Un policier municipal de Tsingoni
« Les barrages font suite à tout ce qu’il se passe : les violences, les caillassages… Et ce pour faire réagir l’État. Les habitants attendent la venue des maires de l’intercommunalité, pour discuter avec eux. L’action a été coordonnée. »
El Manrouf, habitant Dzoumogné et étudiant en licence de Géographie au CUFR de Dembéni, bloqué à Tsingoni sur sa moto, casque sur la tête
« C’est à cause des agressions quotidiennes, de ces délinquants qui s’en prennent à la population, aux élèves des établissements scolaires qui se font racketter, aux bus qui se font caillasser. Aujourd’hui, ces gens manifestent pour avoir plus de sécurité, tout simplement. A Dzoumogné, c’est pareil. Il n’y a pas du tout de sécurité à Mayotte, que ce soit pour les élèves, les étudiants ou ceux qui vont au travail. Tout le monde se fait agresser. Il faut que la population se lève comme ils le font (en désignant les manifestants assis sur la natte, prenant le petit-déjeuner), mais il faut aussi une solution pour arrêter les délinquants. Si ça continue, ils vont s’en prendre à nous et Mayotte ne s’en sortira pas. D’un côté, c’est un problème, parce que je suis bloqué ici ce matin. Mais au fond, je suis d’accord avec ces barrages, parce que c’est pour le bien de tous. »
L. D.
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