Ce n’est pas pour parler finances que le président Soibahadine Ibrahim Ramadani avait réuni les agents du conseil départemental avant de tirer un trait sur sa mandature à la fin de ce mois. Mais on retiendra de son passage à la tête du département, le redressement des comptes, passant grosso modo de -50 millions d’euros à +50 millions, ce dont il a raison de se réjouir, tant la population avait fait, à raison, des gorges chaudes des déficits qui sévissaient jusqu’alors. Si Soibahadine fut le redresseur des finances, on attend que son successeur soit le redresseur des investissements, dans ils sont déficitaires dans de nombreux domaines.
« La vie nous offrira j’en suis certain, d’autre occasions de nous croiser », lançait aux agents le chef de file d’une majorité qui, bien que macédoine, est restée peu ou prou unie pendant 6 ans et 3 mois, en tout cas, pas de coup d’état, seulement des recompositions internes, sans trop de bruit.
Aux manettes, la gestion du DGS Mahafourou Saïdali, était encore une fois saluée, ainsi que celle qui lui succède brièvement en interim depuis son départ vers le CHM, Antuat Abdourroihmane. L’événement est resté discret, mais c’est la première fois qu’une femme dirige la collectivité.
Aux côtés du président, Larissa Salime Be, Miss Excellence France 2021, dominait l’assistance par sa taille et son sourire, qui va « faire rayonner positivement nôtre ile durant un an ». Mayotte organisera d’ailleurs le prochain concours Miss Excellence 2022.
Mais le discours portait surtout sur les avancées sociales, en mettant en valeur les médaillés du travail, « depuis 2017, 597 agents ont reçu des distinctions, assorties de primes d’une enveloppe globale de 422.000 euros », et le fameux organigramme qui a fait couler tant d’encre.
Quand la justice met le nez dans l’organigramme
Une première tentative avait été remodelée à la suite de la grogne d’agents dénonçant du favoritisme, et pour lequel Soibahadine avait été inquiété lors d’une brève garde à vue, le temps pour la justice de marquer son territoire et de faire passer des messages, car aucune suite n’était donnée. Ce qui a permis d’aboutir à « un organigramme resserré, cohérent et évolutif, organisé en pôles de compétences avec une architecture comportant un nombre limité de directions, loin du « mille-feuille » initial, revendique-t-il, « il tient compte à la fois des observations de la chambre régionale de compte et des résultats de la première évaluation de cette réorganisation. Des réajustements ont été réalisés sur l’organigramme général. »
Ont également été mise en place, une mission spécifique dédiée au dialogue social, des titres de restauration d’une valeur de 8,5 euros, l’adhésion au CNAS (Centre national des actions sociales), la mutuelle pour la santé des agents, d’un plan de formation triennal, ou encore, un nouveau régime indemnitaire depuis 2018, le RIFSEEP.
En parallèle, Soibahadine aura aussi été l’homme qui aura pratiqué des coupes franches, avec une réduction des effectifs, de 3.215 agents en 2015 à 2.973 en 2020, et renforcé le nombre de cadres, de 373 agents de catégorie A en 2015, à 510 en 2020. « Nous avons aussi rattrapé le parcours des agents dont les carrières étaient en souffrance, grâce à la tenue régulière des instances techniques, nous avons titularisé 826 agents en nous appuyant sur les lois Sauvadet, ou nous avons maintenu la majoration des salaires qui est passée de 20% à 40% en 2017. Toutes ces mesures ont été instaurées en maitrisant notre masse salariale. » Le tout, en suivant le Plan de mandature que lui et son équipe avaient mis sur pied.
« Ces exemples me tenaient à cœur car ils témoignent de notre souci constant du bien-être du personnel dans le respect du service rendu à la population », concluait le président qui nous avait confié vouloir désormais s’adonner à sa passion de la lecture et de l’Histoire.
Anne Perzo-Lafond
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