Depuis ce lundi, toute la France vit avec l’extension du passe sanitaire. Toute ? Oui. Le préfet a mis fin ce lundi soir à la situation d’exception qui régnait à Mayotte en raison du calme relatif sur le plan sanitaire.
Jusque là à Mayotte, le passe sanitaire n’était pas encore une réalité.
En effet, la loi instaurant les nouvelles mesures restrictives, parmi lesquelles le passe sanitaire, est permise par l’état d’urgence sanitaire en vigueur jusqu’en novembre prochain. Au vu de la situation sanitaire favorable à Mayotte, le législateur avait en juillet fait une exception pour notre département, en laissant le soin au préfet de l’appliquer ou non si la situation venait à se dégrader.
Ainsi, avons-nous pu continuer à profiter des bars, restaurants et autres terrasses sans devoir justifier d’une couverture vaccinale, ou d’un test de moins de 72h. Mais ce temps est révolu. Les arrivées de voyageurs, vacanciers de retour de métropole, ou Réunionnais venus se ressourcer ici -la destination Maurice, prisée d’habitude, leur est toujours fermée-, ont participé à l’arrivée ici du variant Delta, détecté chez plusieurs patients et soupçonné pour d’autres. Des séquençages menés à Paris permettront d’y voir plus clair, mais d’ores et déjà, le nombre de cas accuse une nette augmentation depuis plus d’une semaine, et le préfet devait trancher.
Dans un communiqué, Thierry Suquet précise les modalités d’application du passe sanitaire, en vigueur à Mayotte dès ce lundi 9 août.
“Suite à la décision rendue par le Conseil Constitutionnel le 5 août 2021, la loi relative à la gestion de la crise sanitaire a été promulguée le 6 août pour une mise en œuvre des nouvelles dispositions à compter du lundi 9 août 2021, notamment celles recouvrant le pass sanitaire.
À partir du 9 août 2021, le pass sanitaire est obligatoire et s’applique :
– aux activités de restauration commerciale (bars et restaurants ainsi que leurs terrasses), à l’exception de la restauration collective ou de vente à emporter de plats préparés et de la restauration professionnelle routière ou de débit de boissons ;
– aux séminaires et salons professionnels ;
– aux évènements dans un établissement couvert ;
– sauf en cas d’urgence, aux services et établissements de santé, sociaux et médico-sociaux, pour les seules personnes accompagnant ou rendant visite aux personnes accueillies dans ces services et établissements ainsi que pour celles qui y sont accueillies pour des soins programmés.
Le « pass sanitaire » consiste en la présentation, numérique (via l’application TousAntiCovid) ou papier, d’une preuve sanitaire, parmi les trois suivantes :
– la vaccination, à la condition que les personnes disposent d’un schéma vaccinal complet et du délai nécessaire après l’injection finale, soit :
– 7 jours après la 2e injection pour les vaccins à double injection (Pfizer, AstraZeneca ou Moderna).
– 4 semaines après l’injection pour les vaccins avec une seule injection (Johnson & Johnson)
– 7 jours après l’injection pour les vaccins chez les personnes ayant eu un antécédent de Covid (1 seule injection).
Concernant les mariages : dans le cas d’un mariage organisé chez soi, dans la sphère privée, le pass ne s’appliquera pas. En revanche, si une salle est louée ou un lieu pour la réception, il sera nécessaire. Par défaut, dans les établissements loués, ce sont les mariés qui devront contrôler le pass sanitaire des invités.
Le pass ne sera pas exigé lors de la cérémonie à la mairie et dans les lieux de culte.
Pour tenir compte de la situation spécifique de certaines catégories de personnes, l’obligation du « pass sanitaire » est repoussée aux :
– 30 août pour les salariés des lieux et établissements recevant du public ;
– 30 septembre pour les jeunes de 12 à 17 ans.
Les personnels des établissements recevant du public et les organisateurs d’événements doivent vérifier la validité du pass sanitaire pour contrôler l’accès à un lieu. À l’aide de l’application de lecture « TousAntiCovid Vérif », ils peuvent contrôler la validité du pass sanitaire en flashant les QR codes des usagers.
Enfin, plus que jamais, les mesures barrières et de distanciation doivent être respectées.
Thierry SUQUET, préfet de Mayotte, Délégué du Gouvernement en appelle à l’engagement et au civisme de chacun dans l’application des mesures liées à l’application du pass sanitaire pour la sécurité et la santé de toutes et tous.”
L’obligation vaccinale chez les soignants se précise
Au CHM, les équipes se préparaient à cette éventualité. L’hôpital de Mayotte prévoyait de mettre en place le passe sanitaire à compter de la semaine prochaine si la préfecture allait dans ce sens. Les visiteurs devront désormais présenter un certificat de vaccination, une attestation de guérison ou un test PCR ou antigénique de moins de 72h. Il en ira de même pour les patients en consultation programmée.
“En revanche pour les malades et les urgences ce n’est pas une obligation” précise le CHM qui devrait bientôt communiquer sur l’ensemble des mesures mises en œuvre.
Parmi celles-ci, l’obligation de la vaccination pour le personnel, qui pourrait donner lieu à un mouvement de protestation. L’hôpital a mis en place en interne une campagne de vaccination pour ses agents, et leur donne un peu de temps pour se mettre en conformité. Mais à court ou moyen terme, “tout le monde doit être vacciné, c’est une obligation” nous indique-t-on.
Y.D.
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