“Mayotte apparaît comme l’une des îles océaniques tropicales les plus riches du monde en termes de flore indigène, au regard de sa superficie”. Le lancement ce week-end du Congrès mondial de la nature-UICN (L’Union internationale pour la conservation de la nature) à Marseille a notamment mis l’accent sur les Outre-mer, à la “biodiversité particulièrement riche et variée, mais fragilisée par les activités humaines”. C’est particulièrement le cas à Mayotte où la densité est parmi les plus élevée de France.
L’UICN est particulièrement connue pour sa liste rouge d’espèce en danger. Ainsi à Mayotte, la tortue verte est considérée comme en danger et la tortue imbriquée “en danger critique”.
Dans la liste, chaque espèce ou sous-espèce peut être classée dans l’une des neuf catégories suivantes : Éteinte (EX), Éteinte à l’état sauvage (EW), En danger critique (CR), En danger (EN), Vulnérable (VU), Quasi menacée (NT), Préoccupation mineure (LC), Données insuffisantes (DD), Non évaluée (NE).
La classification d’une espèce ou d’une sous-espèce dans l’une des trois catégories d’espèces menacées d’extinction (CR, EN ou VU) s’effectue par le biais d’une série de cinq critères quantitatifs tenant compte de différents facteurs biologiques associés au risque d’extinction : taille de population, taux de déclin, aire de répartition géographique, degré de peuplement et de fragmentation de la répartition.
Plus de transparence dans le classement
Les experts de l’organisation ont, depuis 1964, évalué près de 135.000 espèces, dont près de 28 % sont aujourd’hui considérées comme menacées. Impact du défrichage humain, surexploitation de certaines espèces, chasse, pêche et trafics sont en cause aux côtés du réchauffement climatique.
Pour évaluer l’impact des campagnes et notamment la régénération de certaines espèces, l’UICN présente une liste verte de 181 espèces. Cela permet de parer toute tentative de maintenir à tort une espèce dans une catégorie menacée, dans le but de continuer à bénéficier des financements. “Il y a beaucoup de lobbying”, autour des révisions de la liste, reconnaît Craig Hilton-Taylor, à la tête du service qui gère la Liste rouge à l’UICN, rapportent nos confrères de Ouest-France.
Pour faire le point sur les outre-mer, et en plus de l’étude de l’UICN, Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, et Bérangère Abba, secrétaire d’Etat chargée de la biodiversité annoncent le lancement d’un compteur de la biodiversité ultramarine et appellent à la mobilisation de tous en faveur de ce patrimoine et des récifs coralliens, “80 % de la biodiversité française est ultramarine”.
“Cet outil élaboré par le Muséum national d’histoire naturelle et l’Office français de la biodiversité, fournit des indicateurs pour comprendre et évaluer la biodiversité ultramarine. Il invite chacun à adopter des écogestes concrets et à participer à la connaissance via les sciences citoyennes. Les récifs coralliens, les mangroves et les herbiers représentent une part importante de cette biodiversité ultramarine, particulièrement menacée.”
Du côté des coraux, nous avions vu que IFRECOR jugeait leur santé est plutôt bonne dans les territoires du Pacifique et les Iles Eparses de l’Océan Indien, et plus dégradé dans les territoires plus densément peuplés des Antilles françaises et de l’Océan Indien. Des élus mahorais avaient par le passé été récompensés par le concours de la Palme IFRECOR valorise les actions conduites par s élus d’outre-mer en faveur des récifs coralliens. Organisé avec l’appui du Comité français de l’Union Internationale pour la Conservation de la Nature et de l’association « Les Eco-Maires », le concours 2021 est ouvert jusqu’au 30 novembre 2021.
Le ministres évoquent aussi la mobilisation de la société civile via la plateforme de financement participatif SOS Corail. Développée grâce à un partenariat entre l’IFRECOR et la Fondation de la Mer, cette plateforme permet au grand public et aux acteurs privés de soutenir financièrement des actions de préservation de ces écosystèmes. Les ministères de la transition écologique et des outre-mer y contribuent en doublant chaque don déposé sur la plateforme.
Ouverte le 22 janvier 2021, la plateforme SOS Corail a déjà reçu près de 140.000 euros de dons, dont 127.000 euros de la part des entreprises et 13.000 euros des particuliers. SOS corail est soutenu par plusieurs mécènes, dont : Alphanova Sun (protection solaire), Lillii Water eaux minérales, le Fonds HLD pour la Méditerranée.
A.P-L.
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