C’est hélas une des caractéristiques de Mayotte, les déchets jonchent les trottoirs, les espaces verts, et, en grand nombre, les plages. En cause, des gestes qui dédaignent la poubelle pour aller à la facilité, et les élus qui ne font pas le taf. En métropole par exemple, les plages sont passées chaque jour d’été au peigne fin tous les matins par les engins communaux.
C’est à tout cela que veut s’attaquer le maire du chef-lieu, avec un défi supplémentaire ici, les déchets des hauteurs des villages, ces zones inaccessibles entre les cases en tôle. « Nous avons décrété la propreté urbaine et la santé comme les deux causes communales sur les 10 prochaines années », ainsi annonçait-il solennellement sous des barnums bleu-blanc-rouge son Plan propreté 2020-2030. A travers lequel la ville se fixe 5 objectifs : Améliorer l’efficience de son service de propreté urbaine, Sensibiliser les citoyens et les rendre acteurs de la propreté, Aménager la ville pour faciliter la collecte des déchets, Mettre en place des actions pour maintenir la propreté, et Réduire la production des déchets.
Pour relever ce défi, l’investissement dans le matériel nécessaire se monte à 1 million d’euros, déclinés en balayeuse (2022), camions plateaux, et autres outillages nécessaires, ainsi qu’en passation de marchés supplémentaires.
La saleté, de nombreux acteurs s’y sont attaqués, associations, etc., ce qui incite le maire à mettre en place une démarche partenariale avec les différents acteurs, « un comité de pilotage et de suivi du plan sera mis en place en intégrant les services de la Ville et de la CADEMA ».
Une brigade chargée de sanctionner
« Nous sommes tous des producteurs de déchets », et pour inciter les citoyens à la propreté, une campagne « agressive » de sensibilisation sera mise en place, « notamment par des agents dédiés dans les établissements scolaires et dans les quartiers, et naturellement la continuité des opérations comme URAHAFU na UNONO, dont la 8éme édition aura lieu les vendredi 29 et samedi 30 octobre prochains. » Des contrats d’objectif seront rédigés avec les associations partenaires. Une brigade sera chargée de la lutte contre les incivilités, « nous assermenterons peu à peu nos agents pour qu’ils puissent dresser des contraventions. »
Quant aux carcasses de voitures dont la permanence pourrait laisser penser à une œuvre artistique de Street art à la César, c’est « au niveau départemental », qu’il faut taper, « nous serons vigilants et alerterons ». On attend donc des annonces et des actions fortes du conseil départemental. A la fois source de pollution visuel et pour les sols, ces Véhicules Hors d’Usage sont aussi « un danger pour les enfants qui y jouent et un lieu de nidification des moustiques. »
Une fois la collecte des déchets correctement organisée – et ce n’était pas le cas il y a quelques années – la difficulté à Mayotte c’est de s’attaquer à ces montagnes de déchets qui grossissent avec les quartiers informels sur les hauteurs, inaccessibles à tout véhicule, et qu’il faudrait attaquer à la tractopelle. Le maire l’a pris en compte à travers une action spécifique : « Nous avons lancé un marché pour la récupération des déchets dans les zones reculées. Dans les semaines à venir, un prestataire ira récupérer ces déchets en amont, mais nous devrons aussi sensibiliser les habitants de ces espaces. »
Le maire signait ensuite l’arrêté de circulation alternée des véhicules pairs et impairs sur les lundi et mardi dans la commune.
Après avoir décliné mis en place ce plan propreté et sensibilisé, Ambdilwahedou Soumaila l’assure, des sanctions seront prises pour toute incivilité.
Anne Perzo-Lafond
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