A l’occasion de l’évaluation des projets de l’agence nationale de rénovation urbaine (ANRU), une partie de l’équipe municipale s’est rendue à Kaweni. Sur le modèle de Mgombani, le quartier pourrait être intégralement réhabilité par tranches, avec des travaux qui pourraient s’achever dans huit ans.
La décision du gouvernement n’est pas encore prise. D’ici la fin du mois de juin, il devrait publier la liste des quartiers prioritaires qui bénéficieront de crédits importants pour des programmes de réaménagement massif. Pour Mayotte, il s’agirait d’un 2e PRU, plan de rénovation urbaine, financé par l’agence nationale du même nom (ANRU).
Le gouvernement a promis de retenir 200 quartiers prioritaires à l’échelle nationale dont 30 en Outre-mer. A Mayotte, trois villages sont sur les rangs : Majicavo, la Vigie et surtout Kawéni qui a l’avantage d’avoir été lancé par la précédente municipalité. «Avoir aujourd’hui un maire qui vient de Kaweni, c’est la meilleure garantie d’une continuité de l’action municipale», indiquait Sidi Nadjayedine, l’adjoint chargé de la politique de la ville dans les rues de Mangatélé, le quartier de Kawéni en face des pompiers.
A Kawéni, le maire voulait convaincre de l’urgence
A Mangatélé, Mohamed Majani, le nouveau maire de Mamoudzou et certains de ses adjoints, sont venus montrer le quartier à deux personnes qui pourraient faire pencher la balance.
Ces deux derniers jours, l’ANRU a envoyé des membres de son comité d’évaluation et de suivi (CES) pour se faire une idée de la bonne marche des projets qu’elle finance. Fabrice Peigney, le secrétaire général et Damien Kacza, chargé de mission au CES, sont venus se faire leur opinion sur Mayotte.
Au cours de deux matinées de travail, à la mairie de Mamoudzou puis à la DEAL, ils souhaitaient se rendre compte de l’avancement du premier projet de l’ANRU à Mayotte, le quartier de Mgombani.
Classé en zone urbaine sensible (ZUS), Mgombani a bénéficié d’un plan de rénovation urbaine (PRU) au niveau national. Insalubrité, réseaux de voirie, assainissements inadaptés, constructions anarchiques, tous les problèmes du quartier ont été attaqués de front.
Même si le projet a connu des retards, il est aujourd’hui dans sa dernière phase. Il ne reste plus à lancer que deux programmes immobiliers privés et une crèche. Au final, Mgombani va bénéficier de 121 logements neufs et 128 logements rénovés dont les cases SIM qui devraient être en chantier à partir de septembre. Ce sont aussi les réseaux d’assainissement, la voierie et l’ensemble des espaces publics qui auront été reconstruits : un square devrait ainsi voir le jour.
Dans le quartier, le collège est également en cours d’agrandissement.
Kaweni réhabilité ?
Si les membres du comité d’évaluation ne décident pas, leur avis favorable sur Mgombani permettrait de booster de nouveaux projets à Mayotte. C’est la raison pour laquelle, ils se sont retrouvés dans les rue de Kaweni, pour mettre des images et de la vie sur des dossiers techniques.
Kawéni, on le sait tous, fait face à des problématiques encore plus importantes que Mgombani. De nombreuses probatiques sociales se rajoutent aux questions urbaines. Si le projet est retenu par le gouvernement, les études et les «protocoles de préfigurations» pourraient redessiner le quartier pour un début des travaux en 2018. «Notre travail consistera aussi à mettre en place des actions échelonnées pour améliorer rapidement la vie des habitants, comme sur les eaux pluviales», précise Thibaud Simonin, directeur du projet ANRU à la ville de Mamoudzou.
Le nouveau Kaweni pourrait donc être achevé dans huit ans, si tout se passe bien.
RR
Le Journal de Mayotte
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