Une nouvelle suspension du ramassage des élèves avait été décidée par les conducteurs de bus une dizaine de jour avant les vacances scolaires de la Toussaint. Et quelques jours après un premier arrêt qui avait donné lieu en septembre à la rédaction d’un protocole d’accord avec de nouvelles mesures sécuritaires. De nouveaux caillassages et des tensions sur certains tronçons en étaient la cause.
Alors que nous arrivons au terme de la 1ère semaine de vacances, où en sont les négociations ? Surtout que ce lundi, c’est jour de rentrée pour les étudiants du Centre universitaire de Dembéni. Ali Siaka Djoumoi, Délégué FO Transports chez Transdev, gestionnaire du marché, explique attendre la validation de l’harmonisation du précédent protocole de la part de la préfecture. Il rappelle que sans réponse, « un préavis de grève est toujours possible pour prendre la suite du droit de retrait ». Et nous explique que la négociation porte sur des points au-delà du sécuritaire, « sur la protection des salariés, sur les arrêts maladies, sur des points issus des conventions collectives. »
Pour Frédéric Delouye, directeur de Transdev Mayotte, un accord est « en cours de rédaction » à la préfecture : « Nous espérons une signature rapidement pour informer les élèves, en particulier les 1.000 étudiants qui vont reprendre le chemin du Centre universitaire ce lundi. Ce qui représente 15 véhicules à remettre dans le circuit de ramassage. » Sur la partie convention collective, il rappelle que l’accord initié par le préfet Colombet ne portait que sur « la reprise du personnel en cas de transfert de l’activité du transport scolaire vers un repreneur », ce qui avait sécurisé le passage des salariés de Matis vers Transdev. Il souligne que Mayotte a été cette fois précurseur sur La Réunion, « où cette clause ne s’applique pas, un préavis de grève pourrait être déposé là-bas pour la rentrée. »
Un CLSPD spécifique au secteur
Depuis la date de mise à exécution du droit de retrait à Mayotte, des rotations de bus ont repris malgré tout sur le dispositif de l’école ouverte, pendant les vacances.
A la préfecture, c’est Laurence Carval, la directrice de cabinet du préfet, qui gère le dossier. Elle évoque en effet un accord en cours de rédaction, « il reprend, en l’améliorant, ce qui avait été signé en septembre, et que nous n’avons pas eu le temps de mettre en place. » Il s’agit de l’apport de médiateurs supplémentaires, de sécuriser les évacuations en cas d’émeutes, d’accentuer les patrouilles, etc. Avait également négocié la prise en charge pour les patrons des entreprises de transport, d’un accompagnement à la protection des bus, notamment la pose de film sur les vitres, ce qui a été voté à hauteur de 54.000 euros par le conseil départemental. Qui dégage aussi de nouveaux médiateurs, tout en demandant à l’Etat un accompagnement pour cet effort supplémentaire.
L’amélioration porte sur la partie sociale, mais elle est soumise à la reprise du transport pour les 30.000 élèves à la rentrée : « Sous cette condition, nous ouvrons le chantier sur les prise en charge psychologiques et autres du personnel en souffrance. La préfecture et le conseil départemental s’engagent aussi sur la mise en place d’un Conseil local de sécurité et de prévention de la délinquance spécifique au transport scolaire, qui permettra à ceux qui y siègeront, de solliciter le procureur qui en fait partie, sur les suites données aux affaires. »
Une instance de dialogue privilégiée, qui permet aux uns de toucher du doigt les difficultés rencontrées par les autres. Et qui ne fonctionne que s’il est réuni régulièrement, et pas seulement en période de crise.
Anne Perzo-Lafond
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