C’est une initiative citoyenne comme on en voit rarement, et qui pourtant ne manque pas de bon sens. Après plusieurs jours d’une violence devenue quotidienne à Mirereni/Combani, l’Association Régie de Territoire de Tsingoni a décidé d’agir. Déjà mobilisée dans la médiation citoyenne via un dispositif en partenariat avec le Conseil départemental et la préfecture, l’association a également développé une brigade verte de prévention de déchets en zone urbaine.
« Les cailloux ça suffit, on vous les enlève, venez nous voir et on va trouver une solution »
C’est ainsi qu’après une réunion d’urgence, à la suite de deux soirées d’affrontements violents, il a été décidé de faire converger les objectifs, et de « ramasser tous les stocks de cailloux là où les jeunes se battent », vers le pont, lieu emblématique des affrontements entre les deux villages.
C’est ce que nous explique la directrice de l’association, soulignant les nombreuses victimes collatérales de ces échauffourées régulières. « L’association défend la population » explique-t-elle. « On ne veut pas dire qu’on est contre les jeunes. Au contraire, on essaye de travailler avec eux, on les appelle à venir nous rejoindre. On met en place des activités culturelles, sportives, des partenariats… ». Une opération bénéfique, que la directrice de l’association Régie de Territoire de Tsingoni résume en une phrase : « Les cailloux ça suffit, on vous les enlève, venez nous voir et on va trouver une solution ».
Enlever aux jeunes leurs projectiles, beaucoup y ont pensé, eux l’ont fait. Et ce, en partenariat avec les services techniques de la municipalité, qui ne manque pas de saluer l’initiative. C’est là une façon d’aller au-delà du dispositif de médiation citoyenne, lequel « a ses limites sur la gestion des violences. Ce sont des médiateurs, pas des agents de sécurité, pas des gendarmes » précise la directrice.
L’association entend bien répéter cette opération de collectage des déchets et cailloux autant qu’il le faudra, et espère que l’initiative citoyenne inspirera les autres communes. Si ce n’est là évidemment qu’une partie de la solution pour lutter contre la délinquance, la contribution citoyenne a de quoi inspirer.
Mathieu Janvier
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