La délocalisation proposée par l’IFSI dans plusieurs département de l’Hexagone permet de répondre à deux problématiques : proposer des capacités supplémentaires et offrir la possibilité de suivre les deux stages obligatoires hors Mayotte prévue dans la formation. Un dispositif qui ne s’adresse pour l’instant qu’aux étudiants admis sur ParcoursSup.
Ainsi, en 2018, sous l’impulsion du conseil départemental dont c’est la compétence, un premier partenariat de 15 places supplémentaires a vu le jour avec les IFSI Croix-Rouge occitans de Nîmes, de 8 places, et Toulouse, 7 places. A compter de la rentrée 2022, les étudiants mahorais affectés en Occitanie seront tous regroupés à Nîmes.
En 2020, rebelote, un deuxième partenariat de 15 places voit le jour avec l’IFSI de Quétigny, en Bourgogne Franche Comté, “dans le contexte du plan de relance promu par le premier ministre, Jean Castex”.
En deux ans, l’Institut a donc doublé ses capacités en délocalisant. Le Conseil départemental de Mayotte souhaite poursuivre cette politique et cherche un 3ème partenariat de région pour 15 places supplémentaires à la rentrée de 2022.
Des études gratuites pour les jeunes mahorais, financées par le conseil départemental, en contrepartie de quoi les étudiants bénéficiaires s’engagent à exercer sur l’île de Mayotte pendant une durée de 3 fois celle de la formation financée. Cet engagement est effectif dès l’obtention du diplôme d’Etat.
Ces délocalisations mises en œuvre depuis septembre 2018 ont été réalisées avec le soutien des régions (services de la formation professionnelle et ARS), des IFSI partenaires et du centre Hospitalier de Mayotte, établissement support de l’IFSI de Mayotte. La DGOS (Direction Générale de l’Organisation des soins au ministère des Solidarités et de la Santé) a également appuyé cette initiative, par son expertise et ses conseils, et l’ARS Mayotte et le rectorat ont également accompagné le processus.
Un dispositif très récent, qui se heurte notamment au retard de versement des bourses par le conseil départemental, de 2 à 3 mois de retard, perturbant l’installation des primo-arrivants en métropole.
« Le Département réfléchit à la mise en place d’une prime d’installation qui serait versée à l’étudiant primo arrivant sur présentation d’une attestation d’inscription dans l’IFSI d’affectation », indique Josiane Henry, Directrice des soins à l’Institut des Etudes en Santé de Mayotte.
Précisons que ce retard de versement de bourses n’est pas nouveau, et que le précédent exécutif avait annoncé en être venu à bout, ce qui n’est donc pas le cas. Avant toute prime d’installation, il faudrait donc étudier ces dysfonctionnements.
« Ces partenariats de délocalisation représentent une vraie réponse aux objectifs du Département Région de Mayotte qui souhaite des infirmiers qualifiés en nombre et pérennes sur l’île », se réjouit Josiane Henry, qui y voit « un bel exemple de coopération réussie entre les acteurs susnommés en faveur de « l’amélioration de la prise en charge en santé de la population de Mayotte ».
A.P-L.
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