On ne peut pas reprocher à Mansour Kamardine de ne pas avoir mis en garde. IL y a quelques années dans les colonnes du Figaro, un titre choc signait son interview, il annonçait une possible guerre civile à Mayotte. Mal compris, puisque beaucoup à Paris l’avaient interprété comme des tensions entre mahorais et mzungus (métropolitains), quand il s’agissait d’une anticipation des tensions naissantes alors, entre les habitants de l’île et ceux des autres îles des Comores, qui continuent à arriver massivement sur nos côtes.
Depuis des mois, les habitants se plaignent de ne plus pouvoir sortir de chez eux le soir, les mesures sanitaires de confinement provoquant la dérision, actant une situation de fait.
Le député met de nouveau en garde contre le risque d’une “nouvelle grave crise politique dans le 101ème département”, dressant le constat que mettent en valeur les chiffres, “en quelques années, Mayotte a basculé d’un territoire parmi les plus sereins de France en région qui subit le taux d’homicides le plus élevé d’Europe !” Il les détaille, “violence de bandes barbares avec son cortège d’assassinats, de mutilations, d’incendies, de vols et de terreur qui frappe Mayotte”.
Il rappelle ses interventions à l’Assemblée, “j’ai moi même interpelé des dizaines et des dizaines de fois le gouvernement depuis 2017, à l’Assemblée Nationale, en commission, en séance publique, par courrier, par questions publiées au journal officiel, par voie de presse. A chaque fois mes interpellations étaient assorties de propositions concrètes en matière législative, en matière réglementaire, en matière de moyens, d’infrastructures, d’administration et de personnel, concernant notamment les forces de l’ordre et l’institution judiciaire.Toujours, avec l’ensemble des élus locaux, nous nous sommes efforcés de maintenir le fil du dialogue pour que la raison gagne les esprits à Paris.”
En retour, des “gesticulations”, au lieu d’une “action résolue”, seul le ministre Darmanin a droit à quelque satisfecit, sur “une meilleure prise en compte d’exigence de sécurité”.
En conséquence, il relève que “Mayotte est de nouveau au bord du gouffre”, et demande au gouvernement d’agir sans délai, avec force et en coordination avec les élus locaux en “convoquant en urgence une réunion interministérielle à Paris sur la sécurité à Mayotte” et en “dépêchant une équipe composée des ministres de l’intérieur, de la Justice et des Outre-mer pour arrêter, en concertation avec les élus de Mayotte, les mesures et les moyens urgents qui s’imposent pour faire reculer l’insécurité et éviter le basculement du territoire dans la guerre civile.”
A.P-L.
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