Le candidat à l’investiture suprême tranche avec l’intelligentsia parisienne. Il le sait, il en joue, mais ses interlocuteurs croient pouvoir compter sur lui pour mener leurs combats. Lui qui alla jusqu’à une grève de la faim pour sauver 150 emplois dans la vallée d’Aspe (Pyrénées Atlantique).
Il est pour une petite journée, une soirée plus exactement, à Mayotte, où vit son neveu, à l’accent pas aussi chantant, mais on sent une filiation solide. Il lui avait concocté la visite d’une exploitation d’ylang et de bananes à Combani, celle de Soumaila Moeva, président des Jeunes Agriculteurs.
Ça a du lui rappeler des souvenirs, puisqu’il rapportait que, quand il était jeune, ce fils de berger n’avait sur son exploitation, “ni route, ni téléphone”. Ce qui lui permet de donner un jugement sur l’état de l’agriculture au XXIème siècle en France, “il faut la sauver, c’est une histoire de vie ou de mort”. Ce qu’il nuancera après sa visite de Soumaila Moeva, “heureusement que ça n’est pas partout aussi extrême ! C’est pas mal ce qu’il fait là. Il est démuni, et la plupart du temps, on lui vole sa récolte”.
“Si j’étais venu avant…”
Jean Lassalle veut porter au plus haut sommet “Campagnes de France”, “ça doit être une cause nationale pour que l’ensemble du pays s’approprie à nouveau son agriculture”. Il veut y consacrer 4 milliards d’euros, “et si j’étais venu avant à Mayotte, j’en aurais mis plus !” Il compte les prélever sur la dotation annuelle de la France à l’Europe.
Le député des Pyrénées a constaté l’écart entre les moyens existants, “80 millions de la PAC”, et le peu d’accès qu’ont les agriculteurs d’ici à ces aides, “4 millions d’euros, c’est tout!” Il a signé la charte des Jeunes Agriculteurs qui réclament des aides à l’installation, à l’accès au foncier, à la sécurisation des exploitations, aux revenus, “70% de leurs pertes sont liés au vol ! Comment voulez-vous que Mayotte attire dans l’état actuel des choses !”
La Rédaction
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