Le mot aura certes été utilisé encore et encore depuis 2020, galvaudé tout le long de la crise Covid et associé à une notion éminemment négative. Pourtant, les clusters économiques s’imposent comme de véritables opportunités et ce au-delà des simples acteurs économiques concernés, mais aussi pour tout l’écosystème socio-économique.
Si la création du premier cluster maritime de Mayotte était actée ce mercredi matin, celle-ci était suivie par une table ronde à la CCI dans l’après-midi. L’objectif ? Permettre aux membres du cluster maritime de pouvoir bénéficier d’un retour d’expérience, et de se projeter dans un cluster « pratico-pratique », comme on nous l’explique du côté du pôle développement de la CCI.
Mais qu’est-ce qu’un cluster économique exactement ?
Selon la définition fournie par la Chambre du Commerce et de l’Industrie, « les clusters sont des réseaux dans lesquels interagissent des entreprises, des universités et acteurs de la recherche, des acteurs ressources et des représentants du territoire sur une thématique commune correspondant la plupart du temps à une chaîne de valeur dans le but de fédérer les énergies, conquérir des marchés qui n’auraient pas été accessibles par des entreprises seules ». Et à Mayotte, la tendance commence à se généraliser, dépassant même le stade de « tendance ». Sans non plus parler d’un avènement du modèle économique local mais plutôt d’un alignement sur les pratiques communes en Europe et partout dans le monde, l’île au lagon voit les clusters se démultiplier en son sein. Parmi ceux déjà bien établis, l’on recensera le cluster Aerotech, regroupant les filières aéronautiques de Mayotte et de la Réunion ; le cluster autour de la cosmétopée, les plantes aromatiques à parfums et médicinales, un cluster nouvellement créé et porté par la CCI. Et enfin, le cluster numérique, qualifié de « réussite sur le territoire » au sein de la Chambre.
En plus de ces réseaux déjà existants et du tout nouveau cluster maritime, la CCI nous explique être « en train d’opérationnaliser 5 à 6 clusters ». Combien arriveront jusqu’au stade cluster ? Nul ne le sait à cette heure. « Si on en a trois sur cinq c’est bien. Après c’est bien seulement si c’est bien pour le territoire. On ne cherche pas à créer des clusters pour créer des clusters, on cherche à créer des clusters parce qu’on est un acteur qui permet l’agrégation des acteurs, et on donne les moyens aux acteurs de pouvoir s’agréger. Des moyens humains, on a du personnel dédié là-dessus, et des moyens méthodologiques ».
Enfin le dernier moyen relève du financier, grâce à l’accompagnement du Conseil départemental, investi pour le développement de la stratégie cluster au sein du territoire. Face aux enjeux économiques du territoire, cette « stratégie cluster » semble particulièrement adaptée, et ses bienfaits ne sont plus à contredire : selon la CCI, « l’intérêt d’un cluster est de fédérer tous les acteurs de l’écosystème autour d’une thématique, la thématique cela permet à la fois d’avoir une thématique pour générer des chiffres d’affaires, pour baisser les coûts notamment tout ce qui va tourner autour du règlementaire. Cela permet de produire de la connaissance collectivement, ce qui permet de mieux fonctionner ».
Mathieu Janvier
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